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«Les drones peuvent améliorer la qualité de l’information»

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JOL Press : Dans quel contexte a été lancé le programme de drone journalisme à l’université  ?
 

Matthew Dickinson : Le programme de drone journalisme a été lancé en 2012 sous la direction de Scott Pham. Il s’agit d’une collaboration entre l’école de journalisme, et le Programme de technologie de l’information qui fait partie du Département Informatique. Depuis plusieurs années nous utilisons les drones avec des élèves dans le cadre de projets scolaires. Grâce à une subvention de l’Université, nous avons reçu 25 000$ et nous pouvons développer des projets.  

JOL Press: Pourquoi l’usage des drones est-il controversé dans les medias?

Matthew Dickinson : Les nouvelles technologies sont passionnantes dès lors que leur utilisation devient civile. Lorsque les gens pensent au mot «drone» , ils associent immédiatement l’engin à un usage militaire. Nous étudions cette technologie  pour permettre aux journalistes d’utiliser les drones comme un autre outil pour couvrir l’information.

Les drones sont aussi utiles en cas de catastrophes naturelles, dans des zones difficiles d’accès, comme lors d’inondations ou de séismes. Et puis de manière générale, il y a des évènements qu’il vaut mieux couvrir depuis les airs.

JOL Press : Quelle incidence sur la vie privée ?

Matthew Dickinson: Les journalistes qui ont recours aux drones utilisent les mêmes normes éthiques qu’avec un appareil photo classique.  

Aujourd’hui,  les drones commencent juste à évoluer. Si nous nous penchons sur l’histoire de n’importe quelle nouvelle technologie, lorsqu’elle a été introduite, les gens doivent prendre le temps de comprendre comment elle fonctionne et comment elle peut être utilisée.

Le principal problème qui se pose c’est que beaucoup de gens associent le drone à un usage militaire… Pourtant l’utilisation civile est en plein essor, que cela soit dans le cadre de la recherche, du sauvetage après un tremblement de terre, ou pour livrer des médicaments dans les zones rurales. La majorité des gens pensent que les autorités vont utiliser ces appareils pour les espionner. 

 

JOL Press: Comment vos étudiants appréhendent-ils ces engins ?
 

Matthew Dickinson :  Nous avons créé ce programme de formation afin d’apprendre aux étudiants à faire voler et à contrôler les drones. Ils doivent montrer qu’ils possèdent les connaissances et le contrôle nécessaire de ces appareils avant de les utiliser seuls. Certains étudiants ont rencontré des difficultés avec les différents aspects techniques. Il faut également souligner que les drones s’avérer être des « tondeuses volantes » et peuvent, par conséquent, blesser quelqu’un. La sécurité est donc notre préoccupation majeure. 

JOL Press : Le coût des drones est-il avantageux par rapport à un hélicoptère ?
 

Matthew Dickinson :  Le prix des drones que nous utilisons varie atour de 1 000 $, à l’achat. Mais ils sont rentables : une séquence vidéo coûte largement moins chère qu’en hélicoptère, où la prise de vue peut atteindre les 1 000 $ pour une heure seulement. 

JOL Press: Quelles sont les limites de ces appareils ?
 

Matthew Dickinson :  Il n’y a vraiment aucune limite, à part la réglementation juridique. Dans le cadre de l’Université, nous avons pu survoler des incendies, des inondations… Pour le plaisir, nous avons filmé le campus de l’université, et nous nous sommes même introduits à l’intérieur d’un bâtiment.

JOL Press: Pensez-vous que les drones auront une incidence sur la qualité de l’information ?
 

Matthew Dickinson : Oui je pense qu’ils peuvent l’améliorer. Le drone doit être perçu comme un autre outil à la disposition du journaliste : il doit être un moyen de renforcer l’histoire et non de faire une histoire. Le journaliste doit être en mesure de créer une histoire sans le drone, puis comprendre comment cet engin peut apporter une valeur ajoutée à ce qu’il rapporte.

Propos recuellis par Louise Michel D.

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