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L’UE s’attelle à la réforme de la Politique agricole commune

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Dans la soirée de lundi 24 juin, les négociateurs de l’Union européenne ont trouvé un pré-accord afin de réduire les subventions accordées aux plus grandes exploitations agricoles dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac) révisée.

Des subventions plus équitables

C’est au terme de cette première journée de réunion à Luxembourg que la décision a été prise. Les 27 représentants de gouvernements ainsi que ceux du Parlement européen et de la Commission européenne se sont accordés sur une diminution pouvant aller jusqu’à 30% maximum des subsides accordées à ces grandes exploitations.

Les avantages financiers accordés actuellement aux exploitations agricoles sont déterminés sur la base des rendements et des niveaux de production calculés au début des années 2000.

Désormais, ce calcul sera actualisé et le système de subvention proportionné à la taille des entreprises agricoles. Cette nouvelle méthode devrait donc avantager les petits producteurs et défavoriser des exploitations telles qu’en abrite le bassin parisien.

A l’origine de cette réforme, une exigence d’équitabilité qui devrait permettre une baisse des subventions de 30% – une baisse de 40% avait au départ été envisagée – si la réforme est finalement adoptée lors de la dernière session, mercredi 26 juin, à Luxembourg.

Les défenseurs des agriculteurs se mobilisent

En marge de ces réunions, les défenseurs de l’agriculture européenne se sont réunis afin de témoigner de leurs revendications aux responsables européens.

Dans un communiqué de presse, la Copa-Cogeca, groupe de défense des agriculteurs et des coopératives agricoles de l’Union européenne, ont enjoint les responsables à trouver « un accord positif pour la Pac ».

« Les agriculteurs et les coopératives agricoles d’Europe appellent le Conseil, le Parlement européen et la Commission européenne à parvenir à une bonne décision concernant la future politique agricole commune lors de leur rencontre des 24-26 juin 2013 à Luxembourg. »

Des « kits de survie » pour rappeler le rôle de l’agriculture en Europe

Réunis devant le bâtiment où se tient la réunion des responsables européens, les représentants des agriculteurs d’Europe ont distribués des « kits de survie » composés à partir de produits agricoles provenant de diverses exploitations d’Europe, « pour rappeler à tous la haute qualité des produits qui font la réputation des agriculteurs et des coopératives agricoles d’Europe », explique le communiqué.

« Il est nécessaire de préserver cette réputation », rappelle la Copa-Cogeca. « L’agriculture européenne apporte des bénéfices considérables aux citoyens de l’UE ».

Et de détailler, « la stabilité de l’emploi pour 26 millions de personnes travaillant dans les exploitations agricoles et pour des millions d’autres employées dans des coopératives et des entreprises dépendant de l’agriculture », « un approvisionnement sûr et stable en denrées alimentaires, lesquelles sont conformes aux normes en matière de sûreté des aliments, de bien-être des animaux et de protection de l’environnement les plus stricts au monde », « un paysage rural attrayant et des zones rurales dynamiques ».

La réforme devrait être conclue dans les temps

A la fin de la journée de mercredi, une décision sera prise. C’est en tout cas ce qu’espèrent les responsables européens. Pour Sabine Laruelle, ministre fédérale de l’Agriculture belge et porte-parole pour la Belgique de cette réforme de la Pac, « ne pas avoir de décision maintenant sur la réforme de la Pac serait catastrophique ».

Dans une interview accordée au site belge L’Avenir, la ministre a affirmé que les négociations allaient « dans la bonne direction ».

« On voit se dégager plus de souplesse dans l’application des mesures par régions, plus de réalisme dans la convergence interne, sur les jeunes agriculteurs, les petits agriculteurs […] On parvient aussi à conserver une certains régulation du marché », explique encore la ministre qui estime que le compromis sur la Pac devrait être bouclé dans les temps.

« On peut l’espérer », explique-t-elle encore. « A 28 Etats membres (les 27 plus la Croatie) et avec le Parlement, ce n’est pas évident. C’est ardu. »

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