Le vote du conseil exécutif du Medef ce lundi 3 juin a accouché d’une énorme surprise avec la victoire sur le fil de Geoffroy Roux de Bézieux, le patron d’Omea Telecom, sur Pierre Gattaz le favori de l’élection. Un vote consultatif chargé de sens qui pourrait faire de Patrick Bernasconi, troisième homme de l’élection, la clé du succès pour la présidence lors du vote de l’Assemblée générale le 3 juillet prochain.
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Les élections se suivent mais ne se ressemblent pas au Medef. Souvent une simple formalité pour le favori, l’élection de cette année est plus proche du parcours du combattant que de la promenade de santé. Le vote consultatif du comité exécutif dont le résultat laisse généralement présager du nom du futur vainqueur a été marqué par une courte mais surprenante victoire de Geoffroy Roux de Bézieux.
Dans un mouchoir de poche…
Une seule voix de différence sépare Geoffroy Roux de Bézieux (19 voix) à Pierre Gattaz (18 voix). Arrivé second, le favori soutenu par de puissantes fédérations comme l’UIMM et Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) a dû être déçu par l’annonce d’un tel résultat. Ses chances de succès sont aujourd’hui moindre et le mois de juin devrait être chargé en rencontres.
Très présent dans les médias ces dernières semaines, Geoffroy Roux de Bézieux n’a donc pas délaissé le terrain en réussissant à convaincre 19 des 45 membres du comité exécutif de l’organisation patronale. Le suspense reste entier pour le vote de l’Assemblée générale du Medef qui compte 560 votants. Là encore le poids des fédérations sera déterminant et il est difficile de se prononcer sur le résultat.
Le troisième homme…
Un autre homme pourrait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Patrick Bernasconi arrivé troisième du scrutin avec 6 voix pèse bien plus que les votes recueillis ce lundi. Proche de Laurence Parisot, le président de la Fédération Nationale des Travaux Publics dispose d’une grande crédibilité auprès des acteurs du Medef. Un mot de sa part pourrait faire de Roux de Bézieux ou de Pierre Gattaz le nouveau « patron des patrons ».
La possibilité de le voir se présenter devant l’Assemblée générale du Medef est réelle et ses chances de succès devraient être plus grandes que lors du vote du conseil exécutif. Toutefois, on le dit en bons termes avec Geoffroy Roux de Bézieux avec qui il partage une vision très proche de ce que doit être le Medef dans les prochaines années. La décision de Patrick Bernasconi est donc suivie par tous et fait de lui un faiseur de roi potentiel.
Verdict le 3 juillet
Le Medef retient donc son souffle jusqu’au 3 juillet, date qui symbolisera la fin du chapitre Parisot, marqué par de beaux succès dont le dernier n’est autre que la signature de l’accord historique de l’Accord National Interprofessionnel. Le nouveau président du Medef aura fort à faire avec des négociations nombreuses prévues avec les syndicats et un travail de tous les instants pour faire comprendre à certains que les entreprises ne sont pas des vaches à lait que l’on peut traire indéfiniment sans conséquence aucune.