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MOOC: les cours en ligne, l’avenir de l’université française?

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L’évolution des technologies numériques ne cesse de changer les « codes » de l’enseignement universitaire. Après quelques tentatives – souvent infructueuses – de mettre en place des systèmes de cours dispensés sur Internet, les MOOC, ces « cours en ligne ouverts et massifs », risquent désormais de faire des émules.

Un MOOC, qu’est-ce que c’est ?

Un MOOC est un cours dispensé en ligne par une université et ouvert à tous les étudiants, gratuitement, aux quatre coins de la planète. Concrètement, certaines grandes universités américaines comme Harvard ou le MIT ont ainsi mis en place des plate-formes éducatives, permettant à tout un chacun de suivre, via une simple connexion internet, des cours de robotique, d’épidémiologie ou d’intelligence artificielle.

Un succès fulgurant

Lancés en 2011, les MOOC ont connu un succès plutôt fulgurant, si l’on juge du nombre d’étudiants qui ont suivi les cours en ligne. En octobre 2011, un premier cours a été dispensé par un enseignant de l’université de Stanford : 10 000 étudiants étaient attendus, 160 000 ont finalement assisté au cours.

Le professeur Sebastian Thrun, à l’origine de ce cours, a ensuite fondé Udacity, une plateforme permettant la diffusion de cours en ligne. Il est bientôt suivi par d’autres plateformes, comme Coursera, dont les partenaires ne se cantonnent plus seulement aux universités américaines comme Duke ou Princeton : l’université de Toronto au Canada ou de Melbourne en Australie leur emboîtent le pas.

Une troisième plateforme, edX, formée par le MIT et Harvard, ouvre en avril 2012. À la fin de cette année, une quinzaine de cours étaient disponibles sur la plateforme, essentiellement centrés sur les disciplines scientifiques et informatiques. Les trois plate-formes, qui rassemblent des dizaines d’universités dans le monde entier, proposent des cours variés et comptent près de 3 millions d’étudiants à elles seules.

Et en France ?

Le succès des MOOC aux États-Unis a eu des répercussions à l’étranger, comme en Inde ou en Espagne, où certaines universités ont décidé de dispenser, elles aussi, certains cours sur Internet. L’entrée de l’université française dans l’ère numérique a récemment été l’une des mesures phares de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, dans son projet de loi voté à l’Assemblée mardi 28 mai.

Certaines écoles françaises ont décidé, elles aussi, de se mettre aux MOOC : l’École polytechnique par exemple ouvrira un premier MOOC à la rentrée 2013, sur la plateforme Coursera ; la Sorbonne devrait également voir l’arrivée d’un MOOC consacré au droit en septembre prochain.

Le risque de la concurrence

L’arrivée des MOOC aura une incidence certaine sur l’organisation des établissements traditionnels payants ou moins connus, qui craignent d’être concurrencés par ces nouveaux systèmes d’apprentissage. Car les MOOC sont aussi une bonne manière de participer à la « promotion » et au rayonnement des universités prestigieuses – mais aussi un moyen de dénicher des nouveaux talents, aux quatre coins du globe.

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