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De l’autre côté du périph’
Président et fondateur du Bondy Blog, Mohamed Hamidi est né et a grandi à Bondy, en Seine-Saint-Denis (93). Avec Né quelque part, ce professeur d’économie et de gestion, très impliqué dans la vie associative de la banlieue – il fait partie de l’association Alter-Egaux – livre son tout premier film inspiré de son histoire et du parcours de ses parents.
L’histoire est celle de Farid, jeune français d’origine maghrébine qui doit se rendre en Algérie, où vit son père malade, pour tenter de sauver la maison familiale. Dans ce pays dont il a si souvent entendu parlé mais où il n’a jamais mis les pieds, Farid découvre sa famille et se rapproche de son cousin, un homme volontaire qui espère pourvoir un jour s’installer en France.
Du papier à l’écran
Avant de se tourner vers le cinéma, Mohamed Hamidi a écrit un récit d’une centaine de pages, Nedroma city – le nom du village de mon père – qui servira plus tard de scenario pour Né quelque part. Au fil des rencontres, les gens lui conseillent de transposer son histoire « très visuelle » à l’écran. Ce qu’il fait. Touché par ce récit d’enfant d’immigrés, Jamel Debbouze, que le cinéaste rencontre six ans plus tôt, désire co-produire le film afin de « faire mieux connaître la France » au public. Et ce n’est pas tout : l’humoriste tient le rôle du cousin dans le film, un personnage haut en couleurs.
« Quand j’ai commencé à travailler sur le scénario, je n’osais pas l’imaginer même si je travaille avec lui depuis plusieurs années. Et c’est Jamel, lui-même, qui, après avoir lu le scénario, s’est vu dans ce rôle », se souvient le réalisateur dans Allociné. « Ce qui a été une formidable surprise pour moi et m’a permis d’écrire des dialogues et des situations sur mesure. Il donne au personnage du cousin la drôlerie, le vice et la roublardise que je voulais y mettre. Au point que personne ne lui en veut d’avoir fui en France avec les papiers de ce cousin. Je crois que c’est le premier rôle de méchant-sympa de Jamel au cinéma », poursuit-il.
La question identitaire
Présenté hors compétition au Festival de Cannes, le film de Mohamed Hamidi aborde plusieurs thématiques comme la question identitaire et l’importance de l’héritage. Tourné au Maroc, ce film évoque le hasard de la vie et de l’endroit où l’on naît, « de Paris à Alger aux trottoirs de Manille » rappellant les paroles de la chanson de Maxime Le Forestier. « Et si mon père était resté là ? Et si j’étais né ici ? Quelle aurait été ma vie, sans école, sans cinéma, sans rien…? » s’interroge le cinéaste lors d’un entretien à l’AFP.
Découvrez la bande-annonce de Né quelque part