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Qui peut sauver le soldat Hollande?

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Une opposition outrée d’avoir été battue et qui, comme une femme trompée, est ulcérée qu’on lui ait pris sa place de « Marianne » légitime. Les extrêmes s’en donnent à cœur joie ; les experts sont dépités car on les consulte pour le principe et on cède aux caprices du temps et des médias.

Des électeurs qui préfèrent que la Gauche échoue pour avoir eu raison de ne pas avoir voté pour elle, et un Gouvernement qui au nom d’un pseudo éthique consistant à tenir des promesses de campagne, est saisie d’un vertige économique suicidaire : on « n’aime pas les riches », il faut le prouver au nom de la justice sociale quitte à provoquer une jalousie nationale générale désignant entre autres les entrepreneurs et les managers comme des profiteurs et des nantis…

De mauvaises priorités

Après des réformes sociétales qui n’ont fait que mettre les Français dans les rues, la France s’épuise, les entreprises aussi. Et puis, le principe de réalité au bout d’un an finit par s’imposer ; un rayon de soleil dans ce printemps qui n’arrive pas à virer l’hiver.

Deux ou trois signes symboliques de Bercy et de l’Elysée qui signeraient la fin des mauvais gages à distribuer à un électorat anticapitaliste. Le sens de l’intérêt général reprend-il le dessus ? Le Président de la République reconnait le bien fondé des réformes de Schroeder en Allemagne qui a pris le risque d’être battu en faisant les bonnes réformes, c’était courageux. Le Ministre de l’Economie qui renonce à la loi pour encadrer les salaires et arrêter l’hémorragie de ceux qui dirigent et créent des entreprises. Pas facile de prendre ce tournant car la gauche idéologue s’en offusque au risque de diviser les parlementaires du Parti Socialiste et de rendre la majorité ingouvernable.

L’opposition, elle, s’oppose. Que sait-elle faire d’autre en ce moment ? Et pourtant ce serait le moment de dépasser les rancœurs partisanes et de se serrer les coudes. Si les décisions économiques commencent à aller dans le bon sens, il faut le dire et soutenir ceux qui les prennent, quel que soit leur bord. Il n’y a que de petits politicards pour souhaiter l’échec absolu de la politique menée au mépris de l’intérêt général.

Et pourquoi ?

Pour revenir dans 4 ans dans une France exsangue qu’ils n’arriveront pas à redresser ? Et que dire de ces extrêmes qui font passer leur idéologie au dessus de la raison, qui nient les évidences (retraites, endettement), qui se satisfont de leurs œillères et refusent de regarder plus loin que leurs frontières ?

Et les médias surtout qui encouragent les mauvaises petites phrases, se jettent sur l’amorce d’un début de scandale et construisent leurs plateaux TV autour de bateleurs et baratineurs de foires qui font le spectacle, vive les « bons clients » ! Mais comment créer une nécessaire cohésion minimale si les médias continuent d’assouvir leur soif du tirage en ne mettant en avant que les dispersions, les reniements et les twitts à scandales ?

Les privilèges de 2013 pourtant sont à abolir et ce ne sont pas les entrepreneurs qui en bénéficient…. Ni même les riches...

Le recours, ce sont les 2.800.000 entrepreneurs encore là qui se battent au quotidien(et au passage pour l’emploi) ; ils encourageront les hommes politiques qui assument un discours pédagogique en matière d’économie et créent les conditions de la croissance car leur entreprise n’est certainement pas de gauche et certainement pas de droite !

Alors peut-être le moment va-t-il venir de « sauver le soldat Hollande » si son sens de l’Etat le pousse à prendre le risque de se faire renier par ses faux amis. Nous sommes tous responsables du climat actuel et devons prendre nos responsabilités. Cette mauvaise humeur permanente, ces ricanements jubilatoires à la moindre occasion fait aussi, que nous avons les politiques que nous méritons dans l’invective et la caricature d’eux-mêmes.

Il serait temps de réagir, faute de quoi on en vient à penser que ce ne sont pas nos hommes politiques qu’il faudrait changer mais les Français eux-mêmes !

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