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« S.A.C.R.E.D», l’exposition du dissident chinois Ai Weiwei

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81 jours de détention en six boîtes

Six grosses boîtes noires installées dans la nef de l’Eglise Sant’ Antonin à Venise.  C’est de cette manière que le plasticien chinois, Ai Weiwei, a décidé de mettre en scène les 81 jours de sa détention en 2011.  Situé dans le sestiere de Castello, non loin de la célèbre place Saint-Marc, l’exposition S.A.C.R.E .D  (Supper , Accusers, Cleansing, Ritual, Entropy, Doubt) reconstituent des scènes vécues durant son incarcération – une incarcération dont le lieu demeure inconnu.  

« Une expérience traumatisante »

A l’intérieur de ces mystérieuses boîtes, Ai Weiwei se met lui-même en scène. On le découvre effectuant des activités quotidiennes : il mange, dort, se douche, toujours sous le regard inquisiteur des gardes en uniformes qui ne le quittent pas une minute des yeux.  « Cette expérience a été très traumatisante pour Ai Weiwei, qui a éprouvé le besoin de l’exorciser », a confié à l’AFP Greg Hilty de la galerie Lisson, qui a réalisé l’exposition.  

Privé de passeport

Construite en Chine par l’artiste, cette  œuvre a pu être transportée dans le plus grand secret jusqu’en Italie grâce à l’aide d’une dizaine de personnes. Privé de passeport, Ai Weiwei n’a pas pu  assisté à l’inauguration mardi 28 mai. 

Prenant le prétexte d’évasion fiscale, les autorités chinoises avaient interpellé Ai Weiwei le 3 avril 2011 à l’aéroport de Pékin. Son arrestation avait suscité  une vague d’indignation en Chine et dans le monde. Une manifestation de soutien avait d’ailleurs été organisée à Hong Kong pour demander « la libération de ce militant des droits de l’homme ». Libéré sous caution trois mois plus tard, Ai Weiwei vit depuis sous surveillance.

Un clip vidéo sur sa détention

Dans un clip vidéo, l’artiste contestataire avait déjà reconstitué une « réplique exacte » de la pièce dans laquelle il avait été détenu. « Il y a tellement de prisonniers politiques en Chine qui sont gardés dans des conditions pires que ce qu’ont été les miennes » avait alors expliqué le plasticien. Réalisé par le cinéaste australien Christopher Doyle, le clip musical intitulé Dumbass ( « crétin » en français) dépasse les 230 000 vues sur You Tube. 

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