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Un mourant témoigne jour après jour sur Twitter

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« J’ai 58 ans et je n’en aurai jamais 59. Je mourrai en 2013 »

« Hier encore, j’avais toute la vie devant moi. Trente ou quarante années, au bas mot. Aujourd’hui trente jours ». Lorsque les médecins lui apprennent qu’il ne lui reste plus qu’un mois à vivre, cet anonyme âgé de 58 ans décide de raconter ses derniers moments dans un blog, « afin de les conscientiser, de les vivre intensément. Et de ne pas me réveiller un matin en me disant « plus qu’une semaine », « plus que deux jours »,  » plus rien » », explique-t-il.

Inspiré du roman de Victor Hugo, son Tumblr intitulé « Un condamné » rassemble ses impressions, ses pensées intimes sur la vie et la mort avec le recul de celui qui sait que la fin est proche : « Je réalise à l’instant que je ne connaîtrai pas 2014. J’ai vécu mon dernier nouvel an. J’ai vécu mon dernier hiver. Je ne verrai plus jamais la neige. Ni la mer. Mon dernier septembre, mon dernier décembre, mon dernier mars, mon dernier anniversaire. Dernier, dernier… Tout cela, je l’ai déjà vécu. C’est fini », écrit-t-il  sur la plate-forme de microblogage.

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Discret sur sa maladie, il explique ne pas avoir mis au courant la majorité de ses proches : « Je les ai, sans le savoir, déjà vu pour la dernière fois », confie-t-il aux internautes.

Il fait également part de ses regrets, en consacrant tout un épisode à son travail: « Sur 58 ans de vie, j’en aurais passé 35 à me lever tôt pour pouvoir me jeter dans 45 minutes d’embouteillages, à m’asseoir devant un bureau gris en buvant d’infects cafés, à m’énerver avant de refaire, en sens inverse, les 45 minutes de bouchons. Et tout cela pour un plan pension », déplore-t-il.

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« Chaque billet est potentiellement mon dernier »

Suivi par 8000 personnes sur Twitter, ce patient a depuis été admis en soins palliatifs. « Et pourquoi pas directement la morgue ? Au moins, là, je n’aurai pas trop chaud », s’interroge-t-il. 

D’entrée de jeu, il avertit que sa démarche n’est pas de faire un pamphlet politique. Au fil des jours et de l’évolution de la maladie, il invite à la prise de conscience. Comme s’il fallait y voir une certaine moralité à la fin de chaque épisode, avec la lucidité de celui qui se sait condamné. 

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