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Vie privée, vie publique: Valérie Trierweiler coûte cher à ses confrères

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Le tribunal de grande instance a condamné mercredi la maison d’édition du Moment et les auteurs du livre La Frondeuse,  Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn,  à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, pour atteinte à la vie privée. Dans leur livre, les auteurs avaient évoqué la rumeur selon laquelle Valérie Trierweiler et l’ancien ministre UMP Patrick Devedjian auraient entretenu, par le passé, une relation amoureuse.

Une plainte polémique

La justice a par ailleurs ordonné la publication, dans chaque nouvel exemplaire de l’ouvrage, d’un encart indiquant que le passage en question, de la page 42 à 45, portait atteinte à sa vie privée. Valérie Trierweiler avait estimé que le livre La Frondeuse dévoilait des « rumeurs non avérées et malveillantes visant à salir sa personne et ses proches », avait rapporté son avocate, Me Frédérique Giffard. C’est donc « une très bonne décision », selon cette dernière. La compagne du président de la République réclamait quant à elle quelques 40 000 euros.

Cette plainte avait créé la polémique en décembre dernier lorsqu’avait été dévoilée une lettre envoyée par François Hollande au tribunal de grande instance de Paris dans laquelle il apportait son soutien à sa compagne. Dans une lettre manuscrite sans en-tête, le Chef de l’Etat dénonçait « comme pure affabulation les passages du livre La Frondeuse (p. 45 à 47) concernant une prétendue lettre jamais écrite. L’invention ne peut être un procédé dans un essai politique sauf à être présenté comme un roman », avait-il ajouté. Cette intervention avait été alors dénoncée comme une violation de la séparation des pouvoirs.

Une photo en maillot de bain

En septembre dernier, Valérie Trierweiler avait aussi réclamé 30 000 euros de dommages et intérêts à VSD après la publication en Une du journal d’une photo la montrant en maillot de bain, sur la plage du fort de Brégançon. Le tribunal correctionnel de Paris lui avait alors accordé 2 000 euros, considérant qu’elle « ne pouvait ignorer le risque d’être prise en photo sur la plage de la résidence officielle du chef de l’Etat, qui, certes n’est pas ouverte au public, mais qui est visible depuis la mer ».

La juge de référé Anne-Marie Sauteraud avait cependant considéré qu’« il n’était pas nécessaire à la légitime information du public de montrer la compagne du président de la République sur la plage du fort de Brégançon contre sa volonté et les clichés ne peuvent être qualifiés d’anodins, notamment en ce qu’ils la représentent en maillot de bain alors qu’elle n’a jamais accepté de poser devant les objectifs dans cette tenue. » La plainte avait donc été entendue.

Public, Closer et Voici condamnés

Forte de cette première victoire, Valérie Trierweiler avait ensuite décidé de poursuivre Public, Voici et Closer qui avaient aussi publié les photos d’elle tenue de plage. Voici et Closer avaient alors été condamnés à verser chacun 1 500 euros à la compagne du Chef de l’Etat alors que celle-ci réclamait 25 000 euros au premier et 24 000 euros au second.

Public avait dû verser pour sa part 1 000 euros de dommages et intérêts alors que la Première dame réclamait 20 000 euros. Le tribunal avait alors tenu à souligner que Valérie Trierweiler « n’avait pas toujours fait preuve de discrétion sur sa vie privée, notamment quant à l’exposition publique de ses sentiments (photographies de baisers en public par exemple), attisant la curiosité du public ».

Une grosse colère même envers son employeur

Aussi surprenant que cela puisse paraître aucune autre Première dame ne s’était montré aussi scrupuleuse de son image dans les médias que Valérie Trierweiler, qui, malgré l’élection à la Magistrature suprême de son compagnon, conserve son poste de journaliste à Paris-Match, hebdomadaire pour lequel elle écrit depuis 22 ans.

Ce poste qu’elle a pu conserver ne lui a pas empêché de s’en prendre violemment à Olivier Royant, directeur de la rédaction de Paris-Match, qui avait consacré quatre pages à la « parenthèse amoureuse » du Chef de l’Etat et sa compagne, dans l’édition du 7 février 2013. Selon Le Canard enchaîné, la Première dame aurait alors laissé un message de colère à son employeur : « Je viens de découvrir ton journal de merde. » Et de dénoncer des « photos de merde » et un hebdomadaire qui « fait de la merde. » Belle envolée lyrique pour une femme de son rang, d’autant que les photos dévoilaient simplement le couple présidentiel, main dans la main, au jardin du Luxembourg…

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