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«Bedycasa»: le succès du logement alternatif chez l’habitant

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JOL Press : Comment avez-vous eu l’idée de créer Bedycasa ?
 

Magali Boisseau : J’ai créé cette start up en 2007. D’abord sous forme d’un blog, qui rassemblait une centaine d’amis que j’avais rencontrés lors de mes nombreux voyages chez l’habitant aux quatre coins du monde. Je leur ai proposé de louer leur chambre et de s’investir vraiment dans la création de cette entreprise, car j’avais ressenti le besoin de réunir l’offre et la demande sur un site. Lorsque j’étais étudiante, je n’avais pas forcément les moyens de me loger dans un hôtel, mais je voulais vraiment voyager. C’est l’idée de Bedycasa. Dans le cadre de voyages professionnels, de loisirs, ou d’études, c’est une manière économique de voyager et de faire des rencontres.

JOL Press : Quelle est la différence avec le Couch surfing ?
 

Magali Boisseau : A la différence du Couch surfing, ici les gens payent la nuit passée chez l’habitant. L’objectif est de permettre aux familles modestes d’arrondir leurs fins de mois en hébergeant des voyageurs qui de leur côté, peuvent partir en vacances sans se ruiner.

JOL Press : Selon vous, la crise a-t-elle participé au développement des sites de voyages alternatifs ?
 

Magali Boisseau : C’est une pratique qui existe depuis des années, voire des décennies : depuis  la fin de la Seconde Guerre mondiale, où les échanges se sont intensifiés avec la mise en place des jumelages entre les villes. Mais lorsque nous avons lancé Bedycasa en 2007, j’ai pris du temps pour constituer le bon réseau et c’est vraiment depuis fin 2011, début 2012 que nous avons senti un pic. Ce n’est pas une mode, c’est un mouvement durable qui s’est renforcé en période de crise. Avec la conjoncture économique, les gens cherchent des moyens alternatifs pour voyager autrement et à bas prix.  

JOL Press : Comparé à une agence de voyage,  quelles sont les limites de Bedycasa ?
 

Magali Boisseau : Je dirais que c’est complémentaire. Nous avons un service client disponible 7 jours sur 7. En ce qui concerne les limites, nous n’avons pas d’agences physiques pour accueillir la clientèle…

JOL Press : Quel est le profil des voyageurs et des hébergeurs ?
 

Magali Boisseau : Depuis quelques années, nous notons une évolution du nombre de seniors qui partent chez l’habitant et qui reçoivent, mais aussi une clientèle importante de lycéens et d’étudiants. Il y a des raisons  économiques évidentes:  cette formule est trois à cinq fois moins cher que de se loger un hôtel. La chambre coûte 25 euros par nuit en moyenne, en province, et 30 euros dans les grandes villes. Et il arrive souvent que les hébergeurs fassent un effort au niveau du prix pour les jeunes en leur proposant des tarifs à la semaine ou au mois, adaptés au profil des voyageurs. 

JOL Press : Proposez-vous des systèmes d’assurance ?
 

Magali Boisseau : Nous avons mis en place une assurance en début d’année avec Europe Assistance. Cela faisait deux ans que nous travaillions sur cette assurance spécifique pour le logement chez l’habitant, qui couvre à la fois les besoins du voyageur et ceux de l’ hébergeur. Le voyageur peut par exemple se faire intégralement rembourser son logement, s’il annule au dernier moment. 

JOL Press : Est-ce une manière de voyager uniquement réservée aux vacances ?
 

Magali Boisseau : Les contextes de voyages sont divers et variés. Au-delà des vacances, les gens réservent également des chambres chez l’habitant  pour aller rejoindre un proche en ville, pour déménager, pour faire un stage ou encore pour passer un examen. Le Tour de France est passé par Montpellier, et je peux vous dire que nous avons eu un surplus de demandes ! 

Propos recueillis par Louise Michel D.

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