Site icon La Revue Internationale

Charles de Courson: François Hollande était «parfaitement informé»

courson.jpgcourson.jpg

[image:1,l]

Charles de Courson, président UDI de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion par le gouvernement de l’affaire Cahuzac a déclaré avoir les preuves que le président de la République était « parfaitement informé » du comportement fiscal de Jérôme Cahuzac.  Selon lui, l’ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot, Michel Gonelle, qui détenait l’enregistrement dans lequel on entend Jérôme Cahuzac parler de son compte en Suisse, « a informé le directeur adjoint du cabinet du président », Alain Zabulon, « le 15 décembre, qui est immédiatement allé voir le secrétaire général de l’Elysée », Pierre-René Lemas, « et tous les deux sont allés voir le président dans son bureau ».

« Preuves graves… »

L’évidence s’impose donc pour Charles de Courson : François Hollande était au courant des doutes qui planait sur son ministre à partir du 15 décembre. « Le 18, Edwy Plenel informe l’Elysée qu’ils ont toutes les preuves », a-t-il ajouté, rappelant que le journaliste, directeur du site d’informations Mediapart, « est un ami personnel du président, ils ont même écrit un bouquin ensemble ».

Et de souligner : « Je dis que le président, entre le 4 et le 18 décembre, a l’ensemble des informations lui permettant de se rendre compte que des preuves graves – selon lesquelles Jérôme Cahuzac détenait un compte en Suisse – existent ».

Pourquoi François Hollande n’a-t-il pas alors remercié Jérôme Cahuzac, qui n’a été contraint à la démission que le 19 mars ? « Certains prétendent qu’il a été tenté de faire cela, mais nous ne pouvons pas auditionner le président de la République, en application du principe de séparation des pouvoirs », a-t-il indiqué, n’excluant pas cependant une audition du Premier ministre. De l’avis du député et « en l’état actuel » des travaux de la commission, « on peut dire que la réponse qu'(ont) faite le Premier ministre et le président et Pierre Moscovici à cette affaire n’était pas adaptée », a-t-il poursuivi au lendemain de l’audition de trois ministres, dont celui de l’Économie et des Finances.

Le 3 avril dernier, le président de la République en réaction aux aveux de Jérôme Cahuzac déclarait : « J’ai appris, hier, avec stupéfaction et colère les aveux de Jérôme Cahuzac devant ses juges. Il a trompé les plus hautes autorités du pays : le chef de l’Etat, le Gouvernement, le Parlement et, à travers lui, tous les Français. » Et de d’ajouter : « J’affirme, ici, que Jérôme CAHUZAC n’a bénéficié d’aucune protection autre que celle de la présomption d’innocence. Et il a quitté le Gouvernement, à ma demande, dès l’ouverture d’une information judiciaire. » une déclaration qui est aujourd’hui mis à l’épreuve de l’enquête…

Quitter la version mobile