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Des îles artificielles pour accueillir les réfugiés climatiques?

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Idées farfelues ou projets réalistes ? Seul le temps le dira. Mais, pour l’instant, toutes les tentatives ont échoué. Les îles artificielles restent une utopie qui obsède les hommes depuis plusieurs siècles. Mais, science-fiction, ces projets d’ampleur inédite pourraient, dans un futur plus ou moins proche, devenir réalité, des réalités indispensables. En cause : la montée des eaux.

Il y a un peu moins de deux ans, lors d’un Forum des îles du Pacifique regroupant les seize pays de la région, les états insulaires avaient désigné le changement climatique comme principal danger pour leur avenir. Des experts ont prévu une montée du niveau des océans pouvant aller jusqu’à quatre-vingt-dix centimètres au cours du XXIe siècle. La plupart des villes côtières continentales ainsi que les centaines de bouts de terre éparpillés dans les mers seraient tout simplement submergés sous l’eau, posant alors la question du logement de millions d’individus.

Des îles submergées

Des réfugiés climatiques, il y en aura à coup sûr dans les années à venir et il faudra leur trouver une place où vivre. Aux Kiribati, cet Etat composé de trois principaux archipels au coeur de l’océan Pacifique, entre Polynésie et Micronésie dans une zone maritime proche des quatre millions de kilomètres carrés, la montée des eaux se fait d’ores et déjà ressentir. Les terres émergées (d’une très faible superficie) disparaissent petit à petit, obligeant les autorités à sonner l’alarme.

La question, pour tous les habitants de ces atolls, sera bientôt non plus de s’adapter à un environnement changeant, mais bel et bien de survivre. Si l’exil vers les grandes terres voisines peut être une solution, d’autres alternatives pourraient permettre aux habitants de rester sur les lieux. Ces doux rêveurs d’architectes se sont alors mis au travail, afin d’imaginer des structures artificielles permettant d’accueillir ces réfugiés victimes du réchauffement climatique.

Où accueillir les réfugiés climatiques ?

Le projet de l’architecte new-yorkais Adam Dayem, nommé « New Atlantis », est l’un des plus surprenants de ces dernières années. Sensible au cas des Kiribati, il a dessiné un projet radical de ville flottante qui se tiendrait en lieu et place de l’archipel polynésien. D’une hauteur de 460 mètres, la cité verticale imaginée par le presque quarantenaire pourrait offrir un lieu de vie à sept mille personnes. Arrimé aux fonds sous-marins, le projet ressemblerait, si l’on s’en tient aux plans, à une gigantesque tornade qui sortirait tout droit des eaux.

L’architecte a confié au JDD sa vision d’un projet qu’il ne considère pas comme utopique, mais hypothétique : « Je ne prétends pas que New Atlantis verra forcément le jour tel quel dans un peu moins d’un siècle. Je considère cependant que cette perspective est plausible. Le rôle de l’architecture est aussi de se projeter et d’explorer le champ des possibles. Or celui-ci est de plus en plus vaste : l’industrie du bâtiment est à la veille d’un changement radical. »

Des projets tous plus avant-gardistes les uns que les autres

À plus petites échelles, ces constructions avancées sur l’eau existent déjà, comme au Japon, à Hong-Kong, ou bien encore à Dubaï, où logements, aéroports et bureaux prennent place sur les mers, à l’instar de plates-formes pétrolières. Outre la Nouvelle Atlantide, d’autres projets architecturaux ont été soumis au cours des dernières années. Le concept de l’architecte franco-belge Vincent Callebaut est l’un de ceux qui a eu le plus d’écho…

« Lilypad » est un projet de ville amphibie, pouvant accueillir jusqu’à cinquante mille individus. Sous forme de nénuphar géant, la cité a été pensée de manière écologique. « Green Float », de son côté, a été pensé par une entreprise de travaux publics japonaise. Le projet consiste en des îlots de trois kilomètres de diamètres, surmontés d’entonnoirs qui réguleraient la chaleur. Plusieurs dizaines de milliers de personnes pourraient y séjourner. Les tarifs de ces constructions à grandes échelles s’élèveraient sans doute à plusieurs milliards de dollars – un coût qui freine, pour le moment, tout investissement. Mais ne vous étonnez pas si dans le futur de telles bâtisses viennent flotter au-dessus de nos océans.

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