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Dix à 12 milliards pour financer un grand programme d’investissement

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François Hollande avait chargé Jean-Marc Ayrault de concocter un plan d’investissements d’avenir sur dix ans, le 6 mai, lors d’un séminaire gouvernemental pour lancer l’an II du quinquennat. Dans une tribune publiée jeudi 27 juin dans plusieurs quotidiens régionaux, Jean-Marc Ayrault a indiqué que ce plan d’investissement serait rendu public le 9 juillet. « Il concernera les transports, mais également tous les autres aspects de la préparation à l’avenir. Il sera l’occasion de présenter une doctrine d’investissement qui privilégie l’efficacité sur l’affichage, au service de tous les territoires », a expliqué le Premier ministre.

« Un projet ambitieux, réaliste et cohérent »

« Mon gouvernement avait hérité de l’équipe précédente un vaste plan de projets d’infrastructures nouvelles de transport : 245 milliards d’euros de projets non financés, sans aucun ordre de priorité, conçus sans même qu’ait été regardé l’état réel des infrastructures existantes. Il y avait urgence à mettre de l’ordre dans cet inventaire, à définir un projet ambitieux, réaliste et cohérent », a déclaré Jean-Marc Ayrault. Et d’ajouter : « Le sérieux budgétaire n’est pas la fin de l’investissement : je veux au contraire qu’il soit l’occasion de rompre avec le réflexe d’un plan qui vient d’en haut, au profit d’une vision fine et concrète. »

Le chef de l’Etat souhaite un plan articulé autour de « quatre grandes filières: le numérique, la transition énergétique, la santé et les grandes infrastructures de transport ». Côté financements, le gouvernement privilégierait la quête de ressources via des ventes de participation de l’Etat dans des entreprises et une part d’épargne, plutôt qu’un grand emprunt.

« Les vrais enjeux des transports »

« Je veux une France où les gens auront les moyens de transport pour aller au travail, à l’école, à l’université ; où les entreprises disposeront des moyens d’accès et de transport pour se développer, et être compétitives », explique le chef du gouvernement. « Une France où chacun disposera d’une mobilité durable, pour produire, pour se former, se détendre, innover, pour se cultiver ou encore pour se soigner. »

Le plan du gouvernement donnerait en effet la priorité à l’entretien du réseau existant, mais 28 à 30 milliards d’euros doivent également être consacrés aux grands projets à l’horizon 2030. L’Etat doit investir 400 millions d’euros supplémentaires par an dans le budget de l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF). Objectif : désengorger de nombreuses gares, comme les gares de Lyon et Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou Saint-Charles à Marseille.

L’environnement ne sera pas une « variable d’ajustement »

Après le limogeage de Delphine Batho et ses attaques contre la « rigueur qui ne dit pas son nom », Jean-Marc Ayrault va devoir montrer que l’environnement n’est pas une « variable d’ajustement ». Le Premier ministre recevait en effet lundi 8 juillet le numéro un d’Europe Ecologie-les Verts (EELV), Pascal Durand, pour évoquer ces investissements d’avenir.

Parmi les mesures envisagées par le gouvernement, le programme de déploiement sur le territoire des compteurs électriques intelligents « Linky » pourrait être accéléré. Les compteurs actuels sont des compteurs électromécaniques ou électroniques. Ils mesurent l’énergie consommée et nécessitent l’intervention de techniciens pour les opérations les plus simples de la vie courante.

Linky est un compteur communicant, ce qui signifie qu’il peut recevoir et envoyer des données et des ordres sans l’intervention physique d’un technicien. Installé chez les clients et relié à un centre de supervision, il est en interaction permanente avec le réseau, qu’il contribue à rendre « intelligent ».

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