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Dobrodošli ! Bienvenue en Europe les Croates…

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Dobrodošli ! Bienvenue aux 4,3 millions de Croates qui deviennent officiellement, lundi 1er juillet, citoyens européens alors que la Croatie est désormais le 28ème État-membre de l’Union européenne.

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Oui, dobrodošli, bienvenue… Est-ce bien sage d’intégrer un membre de plus à un club dont le fonctionnement apparaît trop souvent chaotique ? Est-ce opportun en pleine crise de rajouter au « club de l’Europe du Sud » un pays, une économie en très grande difficulté – 5 ans de récession et une situation du marché de l’emploi comparable à celle de l’Espagne ? Est-ce nécessaire que de s’imposer collectivement de nouvelles obligations et, surtout, de nouvelles sources de dépense ? Non, trois fois non, l’intégration de la Croatie à l’Union européenne n’est ni sage, ni opportune, ni nécessaire mais c’est pour une autre raison qu’elle est indispensable, fondamentale et qu’elle convient de la saluer.

« L’Europe, c’est la paix »

Oui, l’Europe, c’est la paix. A le rappeler – comme nous avions pu le faire à l’automne dernier lorsque, précisément, l’Union européenne s’est vue décerner le prix Nobel de la Paix – on prend le risque de se faire taxer d’ « européiste », « euro-béat », « euro-bêta » – les lazzis et quolibets ne manquent pas pour qualifier le délit… Certains feignent encore de croire que la paix est une donnée et que rien – pas même la crise – ne saurait la menacer. C’est faux – aujourd’hui, c’est faux !

L’adhésion de la Croatie à l’Union européenne est une garantie supplémentaire d’un statu quo dans l’espace ex-yougoslave et dans les Balkans. Vendredi dernier, à la veille de l’entrée croate, les chefs d’État et de gouvernement de ceux qui n’étaient encore que 27 ont réaffirmé la vocation européenne de la Serbie. C’est symbolique. Et après la Serbie, suivront le Monténégro, la Macédoine, et la Bosnie-Herzégovine… 25 ans après l’amorce de la désintégration de la Yougoslavie titiste, alors que les plaies des guerres qui suivirent peinent à se refermer, quel beau symbole que d’imaginer à moyenne échéance tous ces États réunis à nouveau dans un espace commun, en paix.

L’Europe tient sa promesse

En septembre 1992, les Français se déchiraient autour du traité de Maastricht. Au même moment, Croates et Serbes de Croatie s’entre-tuaient. Dans Zagreb, des sacs de sable protégeaient les monuments et des impacts de balles mitaient les façades des immeubles… Le pays était coupé en deux et le conflit – en cinq ans – a fait 20 000 victimes, au bas mot.

Lors des manifestations pacifiques, souvent, le drapeau flottait sur le cortège. L’espoir pour ces jeunes Croates, c’était l’Europe. L’Europe, lentement, a fini par contribuer à la résolution du conflit et, depuis, c’est, à n’en pas douter, la perspective d’intégrer le club de l’Union européenne qui explique en partie le maintien de la paix.

C’est précisément parce que nous traversons une crise profonde, peut-être la plus grave que le monde n’ait jamais connu, qu’il convient d’être généreux et de se réjouir de l’intégration européenne de la Croatie. Et, par pitié, qu’on nous épargne le chiffon rouge du « plombier croate »…

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