Condamnée à 16 mois de prison par un tribunal de Dubaï, mercredi 17 juillet, après avoir porté plainte pour viol en mars dernier, Marte Dalelv, Norvégienne de 24 ans, a finalement été graciée et autorisée à rentrer dans son pays.
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Violée pendant un voyage d’affaires
La nouvelle est tombée en fin de matinée, ce lundi 22 juillet. L’ambassade de Norvège aux Emirats a confirmé que Marte Dalelv, norvégienne de 24 ans était autorisée à quitter les Emirats arabes unis: « Elle n’a non seulement été graciée mais elle peut rester jusqu’à ce qu’elle décide elle-même de partir et elle a été autorisée à retourner à tout moment aux Emirats arabes unis », a déclaré l’ambassadeur Aase Bjerke.
Le cauchemar de Marte Dalelv commence le 6 mars dernier, lorsque cette architecte d’intérieur de 24 ans, en voyage d’affaires à Dubaï, sort un soir avec ses collègues. Victime d’un viol, la jeune femme se rend au commissariat pour porter plainte. « Nous sommes sortis entre collègues le dernier soir. (…) J’ai pris le taxi avec un collègue pour rentrer à l’hôtel, je lui ai demandé de me raccompagner jusqu’à ma chambre car je ne voulais pas déambuler dans les couloirs ivre. (…) Il m’a conduit à sa chambre. Je lui ai dit que je ne voulais pas dormir avec lui, il m’a pris mon sac et m’a forcé à venir dans la chambre », a-t-expliqué confié à l’antenne de la BBC. « Quand je me suis réveillée, je me suis rendue compte que j’avais été violée. Je me suis rendue à l’accueil et j’ai demandé au portier d’appeler la police, » poursuit-elle.
Inculpée pour trois chefs d’accusation
Au lieu de lui venir en aide, les policiers lui confisquent son passeport et son argent. Quelques jours plus tard, Marte Dalelv est incarcérée, inculpée pour trois chefs d’accusation : relation sexuelle hors mariage, consommation d’alcool et parjure. Son agresseur a, pour sa part, été condamné à treize mois de prison.
Réfugiée dans une église norvégienne à Dubaï
En attendant son jugement en appel, la jeune femme a trouvé refuge dans une église norvégienne de Dubaï. En Suède, le ministre des affaires étrangères, Espen Barth Eide, a fait part de son incompréhension sur cette affaire lors d’une interview accordée à l’agence de presse NTB: « Il semble très étrange qu’une personne qui dénonce un viol soit condamnée pour des actes qui, dans notre région du monde, ne sont même pas des délits » avait-t-il déclaré. Le ministre a indiqué avoir essayé de contacter son homologue des Emirats arabes unis pour aborder l’affaire.