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François Delapierre, futur patron du Parti de gauche?

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Qui est cet homme de l’ombre, inséparable de Jean-Luc Mélenchon depuis 13 ans ? Plutôt discret, François Delapierre n’est pas un homme de compromis. Militant depuis l’âge de 16 ans, il n’a jamais voulu abandonner son idéal politique, qui l’a conduit tout d’abord au Parti socialiste – à l’aile gauche -, puis au Parti de gauche. Mais jusqu’où ira-t-il ? Certains lui prédisent déjà un bel avenir politique…

Engagement précoce

Né le 4 novembre 1970, dans le XXe arrondissement de Paris, d’une mère enseignante du secondaire et d’un père chercheur en économie au CNRS, François Delapierre a, très tôt, manifesté une passion pour le militantisme syndical et politique. En 1986, il organise dans son lycée du Val-d’Oise le mouvement contre le projet de loi Devaquet, qui prévoyait notamment de sélectionner les étudiants à l’entrée des universités et de mettre celles-ci en concurrence. Elu second président de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) puis militant à l’UNEF-ID – où il anime la Tendance sursaut ou le déclin (TSOD) jusqu’en 1994 –, il poursuit de brillantes études, diplômé de Sciences-Po et titulaire d’un DEA de sociologie du travail.

C’est étudiant qu’il adhère au Parti socialiste. Dans le parti de Solférino, il milite activement au sein du courant Gauche socialiste, animé notamment par Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray. Créé en 1988 en réaction à « l’ouverture » du gouvernement de Michel Rocard à des personnalités politiques centristes, ce groupe est très actif dans les années 90. Et «Delap’» n’est pas en reste puisque, comme ses ainés, il est aussi membre de la direction de SOS Racisme. 

Fidèle de Jean-Luc Mélechon

En avril 2000, il rejoint le cabinet de Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l’Enseignement professionnel du gouvernement Jospin. Ils sont dès lors inséparables. « Je ne plonge pas d’un coup », a-t-il confié à Libération. « Il faut du temps pour comprendre qui il est et comment il travaille.» Mais cette alliance fonctionne très bien. Ensemble, ils font campagne – une campagne victorieuse – pour le « non » au traité de Lisbonne en 2005 et, ensemble, ils quittent le PS, en novembre 2008, à la suite du Congrès de Reims, pour fonder le Parti de gauche.

Inséparables donc, mais bien différents. «Delap’» n’a pas le charisme de « Méluch’ », il est moins passionné et moins adepte des bons mots. « Avec un père chercheur et une mère prof, j’ai toujours appris à me maîtriser, à être poli », expliquait-il à Libération. Ce qui ne l’a pas empêché de qualifier de « salopards », les différents ministres des finances européens, lors d’un congrès du PG en mars dernier. « Dans ces 17 salopards, il y a un Français, il a un nom, il a une adresse, il s’appelle Pierre Moscovici et il est membre du Parti socialiste », avait-il insisté.

Tête de liste départementale de l’Essonne de la liste « Ensemble pour des régions à gauche » (Front de gauche) aux élections régionales de mars 2010, François Delapierre est élu conseiller régional d’Île-de-France, au deuxième tour de l’élection sur la liste d’union de la Gauche et des Verts, menée par le socialiste Jean-Paul Huchon. Considérant toutefois que les conditions politiques ne sont pas réunies dans le programme de la majorité, il exclut d’intégrer l’exécutif régional renouvelé au lendemain des élections.

Une ambition politique

Car s’il est fidèle à ses idées, il n’est pas tendre avec ceux qui n’ont pas choisi le même chemin : « Il faut combattre la thèse médiatique selon laquelle la gauche est au pouvoir », déclare-t-il. « Nous sommes dans une compétition avec le PS qui (…) emmène la France à la catastrophe, qui chaque jour prépare et facilite la tâche à l’extrême droite ».Pour l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, François Hollande un président « complètement déconnecté » coincé dans « une politique d’austérité sans alternative ».

«Delap’» en est certain, « le PS va craquer parce qu’il ne tient plus que par la peinture ». La victoire idéologique est pour bientôt. Prochaine échéance : les municipales et François Delapierre est officiellement candidat pour la ville de Sainte-Geneviève-des-Bois, ville dans laquelleil a emménagé il y a plusieurs mois. « L’exigence de renouvellement politique doit être appliquée dans cette ville », explique-t-il.

S’il l’emporte, l’héritier annoncé risque fort de devenir officiellement le successeur de Mélenchon à la tête du parti. « C’est le seul dont Mélenchon ne doute pas un instant de la loyauté », dit-on dans son entourage. Parcours à suivre donc…

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