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Global Elders, club d’ex-leaders politiques qui peinent à raccrocher

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Qui sont-ils ?

Les Global Elders, ce n’est pas un groupe d’amis retraités. Ce n’est pas un club de brige pour octogénaires. Ce n’est pas non plus l’amical des Anciens combattants. C’est plutôt un groupe d’anciens détenteurs de postes à hautes responsabilités publiques. «On est un groupe de has been politiques », blagues Jimmy Carter, 87, à Londres, devant les membres d’une association professionnelle de jeunes. Ils sont douze et la moyenne d’âge flotte au-dessus de 70 ans.

C’est en fait une assemblée de dirigeants influents du monde entier qui veut contribuer, à l’aide de leur expérience et de leur sagesse, à participer à la résolution des problèmes les plus importants de la planète. Né en 2007, à l’initiative du milliardaire Richard Branson et du musicien Peter Gabriel, ce conseil est lancé officiellement lors du discours prononcé par Nelson Mandela le jour de ses quatre vingt neuf ans. L’idée lui est venue lors d’une conversation dans l’avion avec le musicien Peter Gabriel après un concert de soutien à Mandela. L’un d’eux a fait remarquer que beaucoup de communautés confiaient à leurs aînés le soin de régler leurs disputes, l’autre s’est demandé si un village mondial ne pouvait pas aussi avoir ses anciens.

La liste des membres n’est pas très longue : Martti Ahtisaari (ancien président de la finlande, prix Nobel de la paix), Kofi Annan (ancien secrétaire de l’ONU, prix Nobel de la paix), Ela Bhatt (fondatrice de la Self-employed Women’s association), Lakhdar Brahimi (ancien homme politique algérien et représentant de la Ligue arabe et de l’ONU), Gro Harlem Brundtland (ancien Premier ministre de la Norvège), Fernando Henrique Cardoso (ancien président du Brésil), Jimmy Carter (ancien président des Etats-unis, pris Nobel de la paix), Graça Machel (veuve de l’ancien président du mozambique et troisième épouse de Nelson Mandela), Mary Robison (ancienne présidente de l’Irlande), Desmond Tutu (ancien évêque du Cap, ancien président de la comission de vérité et de réconciliation, prix Nobel de la paix), Nelson mandela (ancien président de l’Afrique du Sud, prix Nobel de la paix), Aung San Suu Kyi (leader de l’opposition birmane, prix Nobel de la paix).

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A quoi servent-ils ? 

La plupart d’entre eux possède leur propre fondation (on se souvient de la fondation Nelson Mandela qui oeuvre notamment pour les malades du sida), mais les résultats sont toujours plus concluants et les fruits plus denses lorsque l’on agit en groupe. Les choses ne sont pas toujours faciles pour les Elders et les interventions sont parfois vaines ou doublées par les organisations internationales. On ne peut pas vraiment savoir s’ils font pencher le balance ou pas, mais tout est bon à pendre lors des médiations pour trouver la porte de sortir d’un conflit.

Dans tous les cas, ce sont des personnes crédibles, qui n’ont plus à faire leurs preuves et qui n’agissent pas dans leur intérêt propre, ou pour gagner des électeurs – comme cela peut être le cas pour un homme politique en activité. Ils savent que leur autorité est plus morale que politique. « Ils n’ont pas de carrière à construire, d’élections à gagner, d’électorat à satisfaire. Ils peuvent parler à qui ils veulent et sont libres de suivre les chemins qu’ils jugent bons, même quand ils sont impopulaires », a affirmé Nelson Mandela dans le discours d’inauguration de l’ONG en 2007.

Jimmy Carter a surtout donné l’idée à la communauté internationale de se servir des anciens présidents comme porte-parole pour des opérations de la dernière chance, quand les Etats ne peuvent pas intervenir eux-mêmes.

Ils sont intervenus lors du conflit en Côte d’Ivoire en rencontrant le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro. A Chypre, ils ont oeuvré pour l’unité des communautés et notamment en soutenant les pourparlers de paix lancés entre chypriotes grecs et chypriotes turcs. Leur groupe défend aussi largement le droit de femmes et des filles dans le monde, l’égalité des sexes, la fin des pratiques discriminatoires justifiées par des raisons de religion ou de tradition, la fin du mariage des enfants. Ainsi, en 2011, Desmond Tutu, Gro Harlem Brundtland et Mary Robinson se sont rendus en Ethiopie pour en apprendre davantage sur la pratique de ces mariages dans une région ou la moitié des filles sont mariées avant d’avoir 15 ans. 

Leur combat est aussi centré autour de la défense des droits de l’homme. La campagne Every Human Has Rights a d’ailleurs été lancée sous leur initiative pour le 59e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre 2007, en Afrique du Sud en partenariat avec de nombreuses ONG (UNICEF, ActionAid, Save the Children etc.)

Pénisule coréenne, Soudan, Moyen-Orient, Birmanie, Zimbabwe, Kenya, Iran, Tibet… En se déplaçant ou en publiant des déclarations les Elders agissent partout dans le monde pour le retour de la paix.

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