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La France regrettera-t-elle d’avoir précipité l’élection présidentielle au Mali?

25.07.2013 par La Rédaction

Un scrutin organisé dans de telles circonstances est-il vraiment démocratique ? La question est régulièrement posée ces temps-ci lorsqu’il s’agit du Mali. Et pourtant, qu’il s’agisse des Maliens eux-mêmes, de la communauté internationale et de la France en premier lieu, tout le monde s’agite à précipiter l’élection présidentielle malienne prévue dimanche 28 juillet.

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Quelques jours avant l’élection présidentielle malienne, le doute persiste toujours quant au climat dans lequel va se dérouler le scrutin. De nombreuses questions restent en suspens tandis que d’autres ont tout simplement été laissées au hasard.

Les maliens se sentent exclus

Au sein des autorités maliennes et internationales pourtant, rien ne semble être alarmant. « Mieux vaut un scrutin maintenant que plus tard » et tant pis si un grand nombre d’électeurs ne peuvent pas voter.

C’est notamment le cas de ces 250 000 réfugiés maliens. Pour la plupart, ils viennent du nord du pays. Ils ont fui les combats de ces derniers mois et sont partis dans les pays voisins ou dans des camps.

Dans le camp de Niamana, près de Bamako, vivent environ 130 réfugiés. La plupart d’entre eux n’ont pas reçu leur carte Nina, indispensable pour se rendre dans un bureau de vote, quant aux autres, ils ne pourront se rendre aux urnes.

« Le peu de personnes qui ont reçu leur carte d’électeur ici ne sont pas enregistrées dans le secteur où elles ont trouvé refuge », rapporte Philomène Remy, envoyée spéciale de France 24 au Mali. « Les gens nous ont fait part de leur colère, ils se sentent exclus », explique-t-elle encore.

Deux ou trois villes du nord voteront

Tant pis également si, au nord du pays, ce scrutin se déroule dans des conditions très peu propices au calme et à la paix.

Alors que l’armée et l’administration viennent à peine de faire leur retour à Kidal, capitale historique du territoire touareg, le scrutin paraît difficilement organisable d’ici dimanche 28 juillet.

Mardi 23 juillet, la formation des présidents des bureaux de vote débutait à peine à Kidal alors que les manifestations contre le retour du pouvoir de Bamako dans la région se poursuivent toujours.

D’ores et déjà, les autorités et la population le savent, le nord ne voter pas ou peu. « Dans le contexte actuel, nous pourrons organiser l’élection dans deux ou trois villes de la région », affirmait ainsi Issaga Kampo, vice-président de la Commission électorale indépendante du Mali (Ceni), interrogé par Le Figaro.

« Ici on ne se fait guère d’illusion », note pour sa part RFI. « Aux yeux de nombreux Maliens et de la communauté internationale, quelques bureaux de vote et une poignée d’électeurs suffiront à démontrer que cette partie nord du territoire appartient bien au Mali ».

Il faudra alors se satisfaire d’un taux de participation plus que faible. En 2007, 36% des électeurs s’étaient mobilisés pour le scrutin présidentiel.

« La participation des électeurs s’annonce d’ores et déjà très faible, peut-être autour de 25% », estime pour sa part Francis Simonis, membre de l’équipe de recherche du Centre d’études des mondes africains. « Ce scrutin est organisé en pleine saison des pluies, pendant le jeûne du ramadan, ce qui rend les conditions encore plus difficiles ».

Un scrutin imparfait dont le résultat devra être respecté

De ce scrutin précipité devra pourtant sortir un président élu dont la légitimité sera équivalente au nombre de Maliens qui auront eu la possibilité de se déplacer jusqu’aux bureaux de vote.

Une légitimité fragile et qui ne sera placera certainement pas le pouvoir à l’abri de l’instabilité politique qui n’aura évidemment pas disparu au lendemain du 28 juillet.

Alors pourquoi tant de précipitation ? Parce que les Maliens sont les premiers pressés d’en finir avec cette transition politique.

« Ce qui est évident, c’est qu’une grande partie de la population malienne pense que ces élections doivent avoir lieu. Et bien que le président de la Commission électorale nationale indépendant ait estimé fin juin qu’il fallait reporter la date du scrutin, les grands candidats ont la volonté de profiter du contexte actuel pour mener leur campagne », explique Francis Simonis.

La communauté internationale fait également pression et annonce dès maintenant que ce scrutin imparfait sera néanmoins légitime.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a ainsi déclaré le 18 juillet dernier que même si la présidentielle était « imparfaite », les résultats devraient être « respectés ».

Laurent Fabius en organisateur d’élections

Finalement la France, grande organisatrice de l’ombre de ces élections, a tout fait depuis le mois d’avril pour que ces élections se déroulent, et qu’importe les conséquences.

Même le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a estimé, dans le courant du mois de juin, que le scrutin devrait être reporté. Pourtant, François Hollande l’a dit, « nous serons intraitables » et le scrutin aura bien lieu.

Engagée depuis le 11 février dernier au Mali, la France n’a qu’une seule envie, se désengager, céder le flambeau aux Nations Unies et pouvoir dire enfin que la mission est accomplie.

C’est ainsi que le ministère des Affaires étrangères s’est transformé en véritable organisateur de ce scrutin. Une mission qui n’a pas plu à tous les candidats au Mali.

Tiébilé Dramé, candidat à la présidentielle a ainsi retiré sa candidature, dénonçant la précipitation de cette élection et l’ingérence française dans l’organisation du scrutin.

« Je constate que Fabius est devenu le directeur des élections au Mali », a-t-il lancé en annonçant son abandon, regrettant que « certains responsables français accumulent les maladresses ».

Est-ce vraiment de la démocratie ?

Face à ces reproches fait à la France, le silence est de mise. « Je ne veux pas entrer dans la polémique », a ainsi répondu Laurent Fabius affirmant également que la date du 28 juillet a été choisie par les Maliens.

Interrogé par le site Mali Actu, Gilles Yabi, de l’Organisation International Crisis Group affirme également qu’un « certain nombre d’acteurs maliens voulaient eux aussi des élections le plus vite possible, pour mettre fin à la transition et ne pas voir les autorités transitoires s’installer au pouvoir ».

Pourtant, Gilles Yabi le confirme, « un report de quelques semaines aurait permis d’améliorer les choses sur le plan technique ».

« Tout le monde rivalise pour dire que ces élections seront imparfaites, au moins, il y a un consensus là-dessus ! » dit-il encore avant de s’interroger « sur un scrutin à marche forcée quand on entend mettre en avant le principe de régénérescence de la démocratie ».

La France est-elle donc intervenue au mali pour la démocratie comme elle l’a dit ? Réponse dans quelques semaines ou quelques mois.

La Rédaction


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