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La France reste la première destination touristique au monde

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JOL Press : La France a conservé son titre de première destination touristique internationale en 2012. Quel est l’impact économique de ce tourisme étranger en France ?
 

Didier Arino : L’impact économique est considérable puisque cela représente 35,8 milliards d’euros, un chiffre en hausse de 6,3% par rapport à 2011. Le tourisme français représente environ un million d’emplois, et le tourisme étranger représente 40% du tourisme hexagonal et représente 400 000 emplois directs.

JOL Press : Quelle est l’évolution du tourisme étranger en France comparé aux autres pays européens ?
 

Didier Arino : Le taux de croissance des touristes dans notre pays est plus faible qu’ailleurs puisqu’il est de 1,8% contre 3% en Europe, et 4% dans le monde. Cela signifie que l’on progresse, mais moins vite que les autres pays.

JOL Press : De quelle nationalité sont les touristes ?
 

Didier Arino : Environ 83% des touristes étrangers sont des touristes européens. Les plus fortes progressions concernent la clientèle des pays émergents, comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Plus de 50%  du tourisme se fait dans trois régions : l’île de France, la région PACA et Rhône Alpes.

JOL Press : Qu’en est-il de la clientèle française ? Quelles sont les tendances en temps de crise ?
 

Didier Arino : Pour l’instant, moins d’un Français sur deux envisage de partir en vacances cet été, aux mois de juillet et août: c’est un chiffre historiquement bas. Nous observons deux grands phénomènes : avec un budget plus serré, ou annoncé comme tel, les gens ont tendance à se restreindre. Une partie des Français décide donc de partir avec un peu plus longtemps mais en diminuant le coût de l’hébergement et du transport : ils partent moins loin mais plus longtemps. A l’opposé, il existe une clientèle qui ne veut sacrifier ni la destination, ni la qualité de l’hébergement et qui accepte en revanche de partir moins longtemps pour conserver la qualité de la prestation. Dans les deux cas de figures, il y a une logique d’optimisation de bon rapport qualité prix.  

JOL Press : Quel est le budget moyen des familles ?
 

Didier Arino : Le budget est de 1340 euros par foyer (trois personnes). Globalement le budget est de 32 euros par jours et par personne. Ce budget diffère suivant que l’on décide d’opter pour un hébergement marchand ou non marchand (chez les parents, les amis, ou en résidence secondaire…).

JOL Press : L’hébergement non marchand s’est-il développé avec la crise ?
 

Didier Arino : L’année dernière, la forte progression concernait l’hébergement non marchand. Il n’y a pas eu de grosse chute de départs en vacances mais nous avons assisté à une progression de l’hébergement non marchand. Le phénomène risque d’être le même cette année, avec la recherche d’hébergement peu chers : les villages vacances sortiront sûrement gagnants. 

JOL Press : Constatez-vous une augmentation des pratiques vacancières alternatives comme le couch surfing, ou l’échange de maisons ?
 

Didier Arino : Ce mode de voyage s’est effectivement développé avec la crise, mais il reste relativement bas: ces formules alternatives qui ne représentaient pas 1% l’année dernière, oscillent autour de 2% du marché cette année.  

JOL Press : Les réservations de dernière minute se sont-elles développées avec la crise ?
 

Didier Arino : Quasiment un quart des gens qui envisageaient de partir en vacances n’avaient pas réservé à une semaine du départ. Il y a le facteur de la météo bien sûr, et les gens sont prêts à reporter leurs vacances si toutes les conditions ne sont pas réunies : la météo, le bon prix et le bon produit. Lorsque les ressources sont limitées, les gens attendent d’avoir la belle opportunité. C’est la même logique pour l’automobile, si l’on compare les deux secteurs : ce sont des marchés en sablier, avec une entrée prix d’un côté et une entrée qualité de l’autre. 

Propos recueillis par Louise Michel D.

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