Selon le quotidien brésilien «O’ Globo», l’Agence de sécurité nationale (NSA) américaine aurait surveillé les communications téléphoniques et intercepté des millions de courriels au cours des dix dernières années au Brésil. Ces informations révélées dans des documents fournis par l’ex-analyste de la NSA, Edward Snowden, pourraient constituer « une violation de souveraineté » selon la présidente brésilienne Dilma Rousseff.
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Des entreprises et des particuliers espionnés par la NSA
Les services de renseignement des États-Unis auraient procédé à des millions d’écoutes téléphoniques et surveillé les courriels d’entreprises et de particuliers. C’est ce qu’a révélé le quotidien O’ Globo, dimanche 7 juillet, citant des documents fournis par l’informaticien américain Edward Snowden, coincé à Moscou depuis deux semaines : « Au cours de la dernière décennie, des personnes résidentes ou en transit au Brésil, ainsi que des entreprises installées dans ce pays, ont été espionnées par l’Agence de sécurité nationale américaine » (NSA), rapporte le journal.
Sans donner de chiffres exacts, les auteurs de l’article – dont Glenn Greenwald, journaliste au Guardian, qui a révélé l’affaire Prism – expliquent que le Brésil « apparait, dans les documents de la NSA, comme une base de données privilégiée en matière de télécommunications et d’internet » tout comme la Chine, la Russie, l’Iran et le Pakistan, du fait de « ses grands réseaux numériques publics et privés, et ses grands opérateurs de téléphonie et d’internet » rapporte l’AFP.
« Une violation de souveraineté » selon Dilma Roussef
Face à ces révélations, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a condamné, lundi 8 juillet, ce système d’espionnage visant le Brésil estimant qu’il pourrait constituer « une violation de souveraineté et des droits de l’Homme », s’il y avait eu une « participation d’autres pays, d’autres entreprises non-brésiliennes ». Depuis Brasilia, la chef d’Etat a précisé la position « très simple et très ferme » du Brésil concernant cette question : « Nous ne sommes pas d’accord, en aucune manière, avec des interférences de cet ordre, non seulement au Brésil, mais dans aucun pays » a-t-elle expliqué. Le même jour, la police fédérale et l’Agence brésilienne des télécommunications ont été chargées d’enquêter sur la façon dont ces millions de données avaient été collectées par l’Agence de sécurité nationale américaine.
Le gouvernement brésilien se tourne vers l’ONU
Le ministre des Affaires étrangères brésilien, Antonio Patriota, a quant à lui indiqué le gouvernement avait exhorté des éclaircissements sur cette affaire à travers l’ambassade américaine à Brasilia mais aussi l’ambassade du Brésil à Washington. Le ministre a également fait savoir que le gouvernement se tournerait vers l’ONU pour travailler sur une réglementation internationale afin d’« empêcher les abus et de protéger la vie privée » des internautes, notamment en modifiant les règles de l’Union internationale des télécommunications (UIT), un bureau des Nations unies.