Selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), présenté mercredi 26 juin à Vienne pour la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues, le Maroc est, depuis 2002, le premier « fournisseur » de cannabis dans le monde.
[image:1,l]
Premier producteur de cannabis au monde, le Maroc est également premier fournisseur de cette drogue traditionnelle, malgré les efforts du pays visant à éradiquer le trafic illicite de drogue.
Première source de résine de cannabis
Lors de saisies de résine de cannabis, le Maroc est le premier pays-source cité par les narcotrafiquants, suivi de près par l’Afghanistan. Le royaume chérifien a été désigné comme principale source de trafic de résine de cannabis par dix-sept pays différents, dont onze pays en Europe occidentale et centrale.
« L’essentiel de la résine de cannabis provient de l’Afghanistan et du Maroc, même s’il y a des preuves de stabilisation, voire une diminution de la production dans ces pays », indique cependant le rapport. En Europe par exemple, « les saisies d’herbe de cannabis ont augmenté, tandis que les saisies de résine de cannabis (« haschisch » provenant principalement du Maroc) ont diminué. Cela peut indiquer que la production nationale d’herbe de cannabis continue de remplacer la résine importée ».
Le Maroc, avec 47 500 hectares de culture de cannabis, devance encore de loin l’Afghanistan (12 000 hectares de zones cultivées) ou le Mexique (12 000 hectares de culture et 13 430 hectares éradiqués).
[image:2,l]
Baisse de production
Selon les données communiquées par le gouvernement marocain à l’ONUDC, la production de cannabis marquerait cependant une baisse significative. Cette diminution de la production s’accompagne également d’une diminution des saisies de résine et de kif – une forme sèche de cannabis qui peut être transformée en résine de cannabis.
« Les autorités marocaines ont attribué la baisse des saisies à l’augmentation des efforts de répression pour lutter contre la culture du cannabis dans le pays, et à la lutte contre le trafic le long des frontières du Maroc », indique le rapport.
L’Espagne, plaque tournante du cannabis marocain
Concernant les pays où les saisies sont les plus importantes, l’Espagne, principal point d’entrée en Europe de la résine de cannabis marocaine, figurait en tête du classement. En 2011, le pays représentait 34% des saisies mondiales. Les quantités de résine de cannabis saisies en Espagne ont cependant diminué pour la troisième année consécutive.
Dans un rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) paru en mars 2013, l’ONU confirmait déjà la place de l’Europe et plus particulièrement de l’Espagne comme premier marché du cannabis marocain.
« Des lots importants de cannabis illicite cultivé au Maroc qui sont destinés à l’Europe sont transportés à bord de vedettes rapides et d’autres petites embarcations non commerciales. Les trafiquants continuent d’acheminer du cannabis en passant par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et par le port marocain de Tanger. Des saisies de plusieurs tonnes de cannabis sont régulièrement opérées », indiquait le rapport.
Hausse de la consommation de cocaïne
Le Maroc devient aussi un pays de transit pour le trafic de cocaïne vers l’Europe. Selon l’OICS « les trafiquants de cocaïne tentent de plus en plus souvent d’introduire clandestinement de la cocaïne en Europe en passant par le Maroc. La drogue en provenance d’Amérique du Sud arrive au Maroc via l’Afrique subsaharienne et la région du Sahel ».
Fait inquiétant pour les autorités marocaines : la cocaïne qui arrive au Maroc ne fait pas que transiter. Une certaine quantité est également destinée à la consommation locale, qui continue d’augmenter.