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Le Nord-Kivu se mobilise contre Joseph Kabila

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Les rues de Goma, capitale régionale du Nord-Kivu, a accueilli plusieurs centaines de manifestants, jeudi 18 juillet. Les habitants se mobilisent contre le président congolais Joseph Kabila qu’ils jugent responsables de ne pas avoir réussi à chasser les rebelles du M23 de la région.

La mobilisation cible Joseph Kabila

Cette manifestation n’est pas la première et Joseph Kabila est la cible de la colère des habitants du Nord Kivu depuis que les affrontements entre l’armée congolaise et le Mouvement du 23 mars ont repris dans la région.

L’insécurité permanente et les dizaines de morts qui ont fait le quotidien de la ville depuis plusieurs jours focalise l’attention de la population sur le chef d’Etat jugé laxiste.

Depuis plusieurs mois, et malgré une tentative de négociations, la situation semblait s’être apaisée au Nord-Kivu et ces combats marquent véritablement un sursaut dans les affrontements qui opposent traditionnellement l’armée congolaise à un groupe de rebelles mutins réunis derrière la bannière du Mouvement du 23 mars.

Ces combats durent désormais depuis dimanche 14 juillet autour de la capitale de la région. Les deux clans se rejettent la responsabilité de la première attaque et la situation reste aujourd’hui confuse.

Le M23 cible le Kivu

Le Kivu, région riche en ressources naturelles, est la proie des prétentions de nombreux voisins de la République démocratique du Congo, Rwanda et Burundi en premier lieu.

Le Mouvement du 23 mars, groupe d’anciens militaires congolais qui se sont mutinés contre le pouvoir sont aujourd’hui accusés d’agir pour le bénéfice du Rwanda de Paul Kagamé. Ce dernier a, durant un temps, eu le contrôle de cette région et aimerait bien retrouver l’usage de ce territoire qui lui permettrait, au-delà du simple bénéfice des ressources de la région, de voir son trop petit territoire agrandi.

Paul Kagamé a toujours nié, malgré les preuves réunies par la communauté internationale, être derrière une quelconque action terroriste au Kivu.

Le Mouvement du 23 mars accuse pour sa part le président Kabila de ne pas avoir respecté les accords du 23 mars qui prévoyait que les rebelles du mouvement soient réintégrés dans l’armée régulière. Cette réintégration a pourtant été organisée mais les militaires ont refusé d’être affectés ailleurs que dans le Kivu.

Les Nations Unies multiplient les moyens

Ces rivalités dans le Kivu durent depuis plusieurs années désormais et la population subit des violences quotidiennes par les mouvements rebelles qui se comptent par dizaines.

Les meurtres et les viols sont devenus monnaie courante sans que la communauté internationale n’agisse.

Jusqu’à aujourd’hui, 3 000 casques bleus étaient stationnés dans la région mais le mandat conclu aux Nations Unies ne permet pas à ces hommes d’agir. Mais face aux nouvelles séries de violences, la communauté internationale a décidé d’augmenter les effectifs de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO).

Une nouvelle brigade d’intervention est actuellement déployée sur le terrain et son objectif sera de mettre un terme aux exactions des groupes rebelles et de tenter d’en finir avec un conflit qui a fait plusieurs millions de morts depuis les années 80.

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