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Le PS refuse d’auditionner Ayrault, la commission Cahuzac est en crise

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Mardi 23 juillet, l’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a affirmé ne pas se souvenir d’une réunion le 16 janvier à l’Elysée, avec le président François Hollande, le Premier ministre et le ministre de l’Economie Pierre Moscovici. Ce dernier avait pourtant confirmé, lors de son audition, la présence de Jérôme Cahuzac lors de cette réunion. Ce manque de cohérence dans les témoignages des principaux protagonistes de l’affaire a donc poussé les députés UMP de la commission d’enquête à demander une audition de Jean-Marc Ayrault. Leur objectif : éclaircir la situation… et tenter de mettre en difficulté l’exécutif.

Mais voilà, la majorité socialiste de la commission – composée de 18 membres, dont 10 socialistes, 7 UMP et 1 UDI – a eu le dernier mot – par 10 voix contre 8 – et a rejeté l’hypothèse d’une convocation du Premier ministre.

« Pas d’éléments nouveaux » justifiant une audition du Premier ministre

Le rapporteur (PS) de la commission, Alain Claeys, a expliqué qu’il n’y avait « pas d’éléments nouveaux » justifiant une audition du Premier ministre. Pour Thomas Thévenoud, membre PS de la commission d’enquête, « depuis plusieurs jours, la droite multiplie les tentatives de déstabilisation de cette commission d’enquête et essaie de mettre en cause l’exécutif. Mais (…) celui qui a dysfonctionné dans cette affaire, c’est Jérôme Cahuzac. Après la dissimulation, après le mensonge, il s’est abrité derrière de prétendus trous de mémoire pour ne pas s’exposer au délit de parjure. Cette amnésie ne justifie pas qu’on remette en cause le travail que mène la commission d’enquête. »

 Le Premier ministre lui-même y est allé de son commentaire, ce jeudi 25, en marge d’un déplacement en Corée du Sud : « Le rapporteur et la majorité de la commission d’enquête (…) ont jugé qu’ils étaient suffisamment informés. C’est leur entière responsabilité », a-t-il estimé. « Il faut bien séparer l’exécutif et le législatif. Chacun ses responsabilités ».

Colère de l’opposition

Christian Jacob, le président des députés UMP, n’a pas caché sa colère et a assuré que les membres UMP de la commission ne reviendront siéger que si une audition du Premier ministre est décidée : « On a deux ministres qui disent des choses différentes sur cette réunion du 16 janvier, à laquelle a participé le président de la République. Donc il faut absolument que Jean-Marc Ayrault vienne s’expliquer devant la commission », a insisté Christian Jacob.

Et d’ajouter : « S’il ne vient pas, cela veut dire qu’il a quelque chose à cacher et que l’on est sans doute devant un autre scandale que celui de l’affaire Cahuzac (…) L’attitude du Premier ministre est choquante et méprisante pour l’Assemblée nationale. »

Le député UMP du Nord Gérald Darmanin a même présenté sa démission de sa fonction de secrétaire de la commission. Interrogé par Le Monde, il explique que le Premier ministre est « le seul témoin que l’on peut encore auditionner sur cette réunion, le chef de l’Etat étant le seul à ne pas pouvoir être convoqué devant la commission ». Alors présents ou pas pendant cette réunion ? La lumière sur cette affaire risque de prendre encore beaucoup de temps…

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