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L’élection présidentielle au Swaziland fait craindre pour la vie des albinos

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Au Swaziland, la campagne présidentielle a commencé. Depuis la mi-mai, les candidats sont entrés en campagne bien que dans ce régime où le multipartisme n’a pas droit de cité, cette élection ne soit que très théorique.

Les albinos, victimes de l’élection présidentielle au Swaziland

Pourtant, comme à chaque édition, il est des citoyens du Swaziland qui redoutent particulièrement cette période de la vie politique du pays.

Car les périodes de campagne présidentielle sont propices à la magie noire au Swaziland et les premières victimes de ce phénomène sont les albinos.

Considérées comme « magique », les personnes atteintes d’albinisme sont victimes de nombreux kidnappings et assassinats avant les élections. Les enfants sont alors particulièrement recherchées par les candidats à un scrutin électoral.

A l’origine de ces meurtres, une superstition qui veut que les organes des albinos possèdent certains pouvoirs magiques. Ces supposés pouvoirs incitent alors au meurtre puisque la possession des organes d’un albinos, associés à certains produits utilisés par des sorciers, donnerait la chance et le pouvoir à celui qui les possèdent.  

En cette veille d’élection présidentielle, qui doit se dérouler aux mois de septembre et d’octobre prochain, les albinos du Swaziland sont alors particulièrement inquiets.

Pour assurer leur sécurité, ils ont récemment été appelés à respecter certaines consignes de sécurité.

« Les enfants doivent marcher en groupe lorsqu’ils sont sur le chemin de l’école et il ne faut pas les laisser seuls à la maison. Quant aux adultes, ils doivent éviter de se déplacer le soir dans la mesure où de nombreux meurtres rituels ont lieu de nuit », a ainsi déclaré Skhumbozu Mndvoti, leader albinos, à l’AFP.

De plus en plus de cas en Tanzanie

Appelées « muti », ces pratiques de sorcellerie ne sont pas spéciales au Swaziland mais sont également fortement répandues au Burundi et en Tanzanie.

En Tanzanie, ces meurtres rituels seraient en augmentation. Récemment, un petit garçon de 7 ans s’est vu amputé d’une main, alors qu’il marchait sur le chemin de l’école. Alors qu’il se trouvait avait quatre camarades, l’enfant albinos a été attaqué par trois hommes qui lui ont coupé le bras.

Une mère de quatre enfants a subi le même sort, il y a quelques mois, alors qu’elle se trouvait à son domicile. Son mari était l’un des agresseurs.

Au mois de février dernier, un bébé de 7 mois a également été agressé, il n’a échappé à la mort que grâce à la vigilance des villageois qui l’ont protégé.

A cette occasion, la principale organisation tanzanienne des droits de l’homme, la Legal ans Human Rights Center, avait constaté une augmentation « alarmante » de ce type d’attaques, malgré « plusieurs mois d’accalmie ».

La communauté internationale inquiète

Dans la région des membres ou organes d’albinos peuvent se vendre plusieurs milliers de dollars.

Ces récents évènements ont particulièrement alerté la communauté internationale qui, en mars dernier ont poussé la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à émettre un signal d’alarme.

« Je condamne avec la plus grande fermeté ces meurtres vicieux, commis dans des circonstances particulièrement horribles avec des démembrements, y compris visant des enfants, alors que les victimes sont vivantes », a ainsi déclaré Navi Pillay.

Pour les auteurs de ces actes de sorcellerie, le prétendu pouvoir des organes des albinos sera plus grand si la victime hurle pendant son agression.

Alors que 72 meurtres de ce type ont été recensés depuis 2000 et que seuls cinq ont été suivis de poursuites judiciaires, Navi Pillay a également appelé les autorités tanzaniennes à « mener des campagnes d’éducation et de sensibilisation ».

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