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Les homosexuels pourraient bientôt être autorisés à donner leur sang

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Le député socialiste Olivier Véran, a rendu mardi 16 juillet à la ministre de la Santé Marisol Touraine un rapport sur la réorganisation de la filière du sang en France. Cette filière souffrirait d’un manque de pilotage et devrait être revue autour d’un Haut Conseil dédié (HCFS) selon Olivier Véran qui recommande également de mettre fin à l’éviction des homosexuels du don du sang. « Nous avons fait le constat qu’il n’y avait pas de pilote dans l’avion, pas de vision d’ensemble », explique ce député de l’Isère chargé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault de se prononcer sur la filière du sang.

Faire évoluer le questionnaire appliqué aux donneurs

Le rapport suggère notamment de« renforcer la sécurité du don en faisant évoluer le questionnaire de l’orientation sexuelle vers le niveau de risque individuel du donneur ». Le don est un acte altruiste, explique Olivier Véran mais pour lui, « l’éviction du don peut-être perçue comme discriminatoire lorsque ce n’est pas fondé scientifiquement ». En décembre dernier, la ministre de la Santé estimait que les conditions n’étaient pas encore réunies pour lever l’interdiction de don de sang par les homosexuels.

« Je ne trouve pas normal qu’il y ait un élément de discrimination, pour autant je ne peux lever l’interdiction qui existe que si on me donne une garantie absolue que cela n’apportera pas plus de risques pour les transfusés », avait-elle déclaré. La justification apportée jusqu’à présent par les gouvernements et des professionnels de la santé à l’interdiction du don de sang par les homosexuels est la plus grande prévalence du virus du sida dans la communauté homosexuelle masculine.

« Il n’y a donc aucun risque »

Mais pour Olivier Véran, cette interdiction n’a plus lieu d’être : « Le plasma est mis en quarantaine pendant 60 jours, puis une sérologie est effectuée. Il n’y a donc aucun risque. Pour les produits liquides types globules, il y a également une sérologie », explique-t-il. « Certes, il y a toujours un risque de faux négatifs dans la fenêtre sérologique. Mais sur les 30 dernières poches contaminées, la moitié seulement concerne des hommes ayant eu des relations avec des hommes. Ce n’est donc pas un critère fiable ».

Réorganisée en 1993 après l’affaire du sang contaminé, la filière actuelle repose sur quatre acteurs principaux qui ne communiquent pas bien entre eux, alors même qu’elle doit faire face à de « nouveaux enjeux », comme la compétitivité tant au niveau national qu’international. Pour y remédier, le député qui est aussi neurologue au CHU de Grenoble, préconise une « mise à jour de l’organisation actuelle qui tienne compte des expériences acquises ».

Les hommes homosexuels ne peuvent donner leur sang depuis 1983. Le décret du 12 mai 2009 fixe les critères de sélection des donneurs de sang. En Europe, la plupart des pays interdisent aux homosexuels de faire don de leur sang. Seuls l’Espagne, le Grande Bretagne ou l’Italie l’autorisent.

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