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«Les vacances ne doivent pas être le temps d’un forcing scolaire»

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JOL Press : En quoi ces vacances sont-elles importantes ?

François Testu : Aujourd’hui, certains estiment que les vacances sont trop longues car les enfants s’ennuient. Je suis partisan d’occuper à bon escient ces vacances. C’est l’occasion de retrouver une vie de famille et des occupations ludiques. Après, raccourcir, oui, si c’est pour avoir une plus grande régularité tout au long de l’année. Je pense qu’une semaine de réduction suffirait amplement, pas deux, si on garde le rythme de 864 heures au cours de l’année. On pourrait étaler un peu plus en semaine et allonger les vacances intermédiaires, afin de trouver une régularité entre temps de travail et temps de repos. Je pense qu’il faudrait plus aider les animateurs estivaux plutôt que de réduire les grandes vacances. C’est indispensable que cette longue coupure existe, pour permettre à l’enfant de se diversifier.

JOL Press : Faut-il rac­cour­cir les  grandes vacances, parmi les plus longues en Europe ?

François Testu : Je ne pense pas que les grandes vacances soient trop longues, à partir du moment où elles sont utilisées à bon escient. Il faut savoir quoi en faire. Je pense que c’est l’occasion tout d’abord de se reposer, d’oublier un peu l’école. Non pas toutes les connaissances que l’on a apprises, mais la charge de travail. Il faut changer d’air, profiter de des loisirs, découvrir de nouveaux horizons, avoir une vie beaucoup plus régulière, rencontrer de nouvelles personnes. C’est une longue coupure, indispensable pour les enfants. Après, effectivement, si c’est pour que les jeunes s’ennuient et ne sachent pas quoi faire durant ces semaines, alors il y a un problème. Il faut trouver une occupation saine.<!–jolstore–>

JOL Press : Quelle place pour les devoirs ?

François Testu : Il faut oublier les devoirs. Les leçons, ce ne sont pas pour les vacances, mais pour les marchands de cahiers de vacances. Cette histoire de cahiers est simplement présente au profit de quelques maisons d’éditions. Ils ne sont d’ailleurs bien souvent pas complets. Si les parents ont besoin de se rassurer à l’approche de la rentrée et qu’ils veulent que leurs enfants se remettent dans le circuit scolaire, on peut le comprendre, mais les temps de loisirs ne sont pas des temps de devoirs.

JOL Press : Quel est le planning idéal durant cette pause de deux mois ?

François Testu : C’est l’occasion de vivre avec les parents eux aussi en vacances, même s’ils en ont moins. De longues vacances peuvent par ailleurs bénéficier aux familles qui ont une garde alternée des enfants. C’est un des moments, assez rares dans la vie des enfants, de retrouver tout le monde dans un contexte libre. Ensuite, il y a beaucoup de possibilités pour s’aérer un peu, avec les centres de vacances et les nombreuses activités disponibles. Ce qu’il faut éviter, c’est que ce soit un temps perdu pour l’épanouissement de l’enfant. 

JOL Press : Quel est le rythme biologique de l’enfant à respecter ?

François Testu : Ces grandes vacances permettent d’avoir un rythme plus régulier, notamment au niveau du sommeil, qui doit être respecté. Il faut se ressourcer au niveau physique et mental. L’enfant doit être détendu et oublier le stress. C’est un moment où le rythme biologique doit être régulé. Le sommeil est très important et il faut profiter de cette période pour le respecter. Il ne faut pas non plus que les vacances soient débridées, on fait un peu plus ce que l’on veut qu’en temps normal, on relâche la pression, mais il faut mettre cela à profit. Si on se couche plus tard, il faut se lever plus tard, afin d’avoir une dose suffisante de sommeil. En revanche, pour les heures de repas, il faut essayer de manger dans les mêmes tranches horaires.

JOL Press : Un dernier conseil ?

François Testu : Les vacances ne sont pas faites pour préparer l’année scolaire qui vient. Elles sont là pour se reposer, se détendre et découvrir de nouvelles choses. Il n’y a pas besoin de partir à des centaines de kilomètres, juste diversifier les activités. C’est une période de loisirs éducatifs. Ce n’est pas le moment d’un forcing scolaire, mais de participer à l’éveil de ces jeunes dont on est tous responsables.

Propos recueillis par Nicolas Conter pour JOL Press

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