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Licenciements de fonctionnaires: la Grèce au bord de l’implosion

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4 200. C’est le nombre de fonctionnaires grecs qui devraient se retrouver au chômage d’ici quelques mois. Une décision ordonnée par la troïka – l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international –, créancière de la Grèce, qui devrait accorder en contrepartie au pays en crise une nouvelle tranche d’aide de 6,8 milliards d’euros.

Le projet de loi, qui doit être discuté aujourd’hui au Parlement grec, devrait toucher de plein fouet une partie des quelque 700 000 fonctionnaires du pays.

La Grèce tourne au ralenti

Le 16 juillet, les principaux syndicats grecs appelaient à un nouveau jour de grève générale contre le vote, au Parlement, du projet de réforme de la fonction publique.

Mardi matin, les trains étaient à l’arrêt et les bus et trolleys étaient immobilisés à Athènes. Dans les airs, les vols au départ et à l’arrivée d’Athènes étaient également perturbés, suite à un arrêt de travail des contrôleurs aériens. Le PAME, syndicat communiste, organisait un premier défilé dans la capitale grecque mardi martin, suivi d’un deuxième à l’appel des syndicats GSEE (secteur privé) et Adedy (secteur public).

« Nous ne sommes pas des numéros ! »

Après l’onde de choc provoquée début juin par la fermeture de l’organisme de radio-télévision publique ERT, la décision de supprimer plus de 4000 emplois avant la fin de l’année provoque une fois de plus la colère des travailleurs grecs. Mardi, les manifestants ont ainsi défilé sous le slogan « Nous ne sommes pas des numéros, nous sommes des travailleurs ! ».

Le texte, présenté ce soir au Parlement place Syntagma à Athènes, prévoit que 4200 employés entrent dans une « réserve » de mobilité pendant huit mois, pendant lesquels ils ne toucheront que 75% de leur salaire avant d’être mutés dans une autre administration. S’ils refusent la mutation, ils seront licenciés. 12 500 fonctionnaires devraient également être mutés avant la fin de l’année.

« Notre objectif est que le projet de loi soit voté par le Parlement d’ici le 19 juillet », avait déclaré la semaine dernière un responsable du ministère des Finances à l’agence Reuters. « Nous nous attendons à ce qu’il passe car nous disposons de la majorité requise ».

Éducation nationale et police municipale craignent pour leur avenir

Parmi les principales mesures prévues dans le texte de loi figurent des suppressions de postes dans les secteurs-clés de la fonction publique. Et en ligne de mire, l’Éducation nationale et la police municipale.

Les enseignants grecs et les gardiens d’école appréhendent beaucoup les restructurations qui auront lieu dans les mois qui viennent. Depuis l’annonce du projet de loi, le syndicat enseignant OLME défile presque tous les jours dans les rues d’Athènes. Car d’ici au 22 juillet, « près d’une cinquantaine de filières de l’enseignement technique dont, par exemple, les départements de formation des aides-soignants, assistants dentaires ou assistants pharmaciens » devraient être fermées, selon Le Monde.

Les 3500 policiers municipaux devraient également être mis en disponibilité le 23 septembre et une partie d’entre eux intégrée au corps de la police nationale (ELAS), dont les motos ont régulièrement défilé cette semaine dans les rues d’Athènes en signe de protestation.

Grogne sociale

Jeudi, l’arrivée en Grèce du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, risque de faire redescendre dans la rue les travailleurs grecs, qui critiquent régulièrement l’Allemagne pour l’imposition de ses plans d’austérité à la Grèce.

Le gouvernement grec semble cependant déterminé à ne pas abandonner son projet de loi ni à lâcher prise face à la pression de la rue.

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