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Maroc: une richesse du patrimoine religieux à découvrir

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Le Maroc, c’est une mosaïque de populations d’origines diverses qui forment aujourd’hui une société en pleine transition. Après avoir tourné certaines pages sombres de son histoire, il doit désormais résoudre des problèmes économiques, politiques et écologiques d’une grande complexité.

Un ouvrage pour partir à la rencontre d’un pays encore profondément rural, mais qu’on aurait tort de croire immuable, où la religion est omniprésente, mais infiniment plus diverse qu’on ne l’imagine souvent, où le jeune monarque Mohammed VI peine à rompre avec le système verrouillé par Hassan II, mais où la démocratie s’apprend pas à pas.

Extraits de Maroc, d’Ignace Dalle (Editions La Découverte)

L’entretien des très nombreuses mosquées – environ une pour 800 habitants – incombe également à l’État et au ministère des Affaires islamiques. Dans ce domaine, le patrimoine marocain est exceptionnel. Certains historiens affirment que la première mosquée construite au Maroc est celle de Aghmat Ghailan, construite près de Marrakech en l’an 85 de l’hégire, à l’aube de la présence musulmane dans le royaume.

Avec la propagation de l’islam dans les différentes régions du Maroc et la place qu’occupa au fil du temps la mosquée dans le cœur des populations locales en tant que lieu de culte, de rencontre et d’enseignement, les maîtres artisans marocains ont assis les fondements d’un art architectural remarquable. Le royaume compte aujourd’hui quelques-unes des plus belles mosquées du monde musulman.

[image:2,s]Commencée sous les Idrissides, complétée au cours des siècles qui suivirent, la mosquée Al-Qaraouiyine à Fès témoigne de l’évolution de l’art architectural marocain d’une dynastie à l’autre. Ainsi, on – du moins le visiteur musulman, car les non-musulmans ne sont pas admis dans les mosquées du royaume – y trouve l’admirable salle de prière hispano-mauresque qui date de l’époque almoravide, et qui porte l’empreinte de l’art andalou.

C’est également de l’époque des Almoravides que date l’édification de la Koutoubia à Marrakech. Phare spirituel de la capitale du Sud marocain, cette mosquée, construite sur une superficie de 3 500 m², contenait dix-sept pavillons et onze coupoles garnies de stalactites. Son minaret quadrilatère s’élève à près de 80 m. Le minbar (chaire d’où prêche l’imam), un des chefs-d’œuvre de la menuiserie et de la sculpture musulmanes, a été fabriqué en bois de santal, orné de plaques d’argent et d’or, à Cordoue d’où il a été apporté.

Les matériaux le plus souvent utilisés dans la décoration de la partie basse des murs des mosquées sont les zellijes, des carreaux de terre cuite vernissés et richement colorés. Le stuc sculpté est utilisé sur le haut des colonnes et des murs. Il est généralement prolongé par un auvent de bois de cèdre provenant des forêts du Moyen-Atlas.

Seule mosquée que les non-musulmans peuvent visiter, la grande mosquée Hassan-II de Casablanca a, elle aussi mais tout récemment, bénéficié du savoir-faire des artisans marocains.

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Ignace Dalle, ancien journaliste de l’AFP, arabisant, a passé de nombreuses années en poste dans le monde arabe, notamment au Liban, en Égypte et au Maroc. Il est notamment l’auteur de Le règne de Hassan II, 1961-1999 : une espérance brisée (Maisonneuve et Larose/Tarik éditions, Paris/Casablanca, 2001) et de Les Trois Rois : la monarchie marocaine de l’indépendance à nos jours (Fayard, Paris, 2004).

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