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Présidente déchue en 2010 à l’issue de quatre années de mandat, Michelle Bachelet est de retour sur le devant de la scène politique chilienne en signant un succès retentissant lors du scrutin des primaires de gauche. La coalition opposante, menée des socialistes aux radicaux, a élu la femme de 61 ans à près de 73% selon les dernières estimations disponibles. Une large victoire qui lui permet de mener le front de coalition opposé au pouvoir de Sebastien Pinera lors des élections présidentielles de novembre prochain.
Un ex-proche de Pinochet élu dans le camp gouvernemental
Interdit de second mandat par la Constitution, le président sortant verra donc un nouveau candidat de droite se présenter aux élections de novembre pour défendre le camp gouvernemental. Au terme d’un scrutin beaucoup plus serré qu’à l’opposé de la balance, c’est l’ultra-conservateur Pablo Longueira, ex-ministre de l’Économie et anciennement proche du dictateur défunt Augusto Pinochet, qui a glané la position d’une courte tête (51%) face à Andres Allamand, ancien ministre de la défense.
Des élections présidentielles pratiquement jouées
Prévues le 17 novembre prochain, les élections présidentielles chiliennes ne devraient pas échapper à Michelle Bachelet, déjà en poste en 2006, dont les spécialistes politiques prévoient une victoire dès le premier tour, ce qui serait une première depuis plus de vingt ans. Le dernier sondage, remontant à la fin de l’année dernière, indiquait déjà une forte tendance vers la candidate de gauche, qui glanait 75% d’opinions favorables, contre seulement 21% pour Longueira. « L’élection de novembre ne concernera que la deuxième place, et pas la première qui est acquise à Bachelet, et si elle n’est pas élue dès le premier tour, elle remportera le second », a indiqué Patricio Navia, enseignante à la New York University et l’Universidad Diego Portales.
Une nouvelle Constitution
Si près de trois millions de Chiliens se sont présentés aux urnes lors de ces primaires -qui constituaient la première élection depuis la modification de la loi permettant l’inscription sur les listes de nouveaux électeurs, notamment des jeunes-, c’est bel et bien Bachelet qui a raflé la plus grosse mise, avec plus de la moitié des électeurs pour elle, contre 413 000 voix pour Longueira et 391 000 pour Allamand.
Le programme de la nouvelle chef de file de gauche est dans la continuité de ce qu’elle avait instauré lors de sa période présidentielle, à savoir une réduction des inégalités sociales et économiques. Elle prône notamment la gratuité des études universitaires et la légalisation du mariage homosexuel et de l’avortement sous certaines conditions, ce qui marquerait un profond bouleversement dans ce pays fortement conservateur.
Michelle Bachelet lors du dépôt de son bulletin de vote. Quelques heures plus tard, elle remportait largement le scrutin :
Son discours suivant son élection à la tête de la coalition de gauche (en espagnol) :