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Objectif bac: ces élèves étrangers qui veulent décrocher le diplôme

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Immersion

Lorsqu’ils sont arrivés en France, en septembre dernier, ils ne parlaient presque pas français. Dans le cadre de l’Association AFS Vivre Sans Frontière, Cristina, Juan Pablo, Andres et Micaela ont intégré des classes « normales » de plusieurs lycées français, dans le but d’apprendre la langue, et tenter de rapporter le diplôme du bac dans leurs valises.

Comme une quarantaine d’autres jeunes, Andres, originaire de Popayan en Colombie, a quitté famille et amis, pour participer à ce programme scolaire. Intrigué par la langue et la culture françaises, le lycéen de 17 ans confie avoir toujours été interessé par la gastronomie, les coutumes et la littérature françaises: « Dans mon lycée, en Colombie, j’ai découvert des auteurs comme Paul Eluard, Victor Hugo », explique-t-il.

Double difficulté

La difficulté est double pour ces élèves venus des quatre coins du monde:  ils ont non seulement dû passer les épreuves de baccalauréat de Terminale mais aussi celles de Première pour que le diplôme soit reconnu dans leurs pays d’origine. « J’ai concentré tous mes efforts sur l’épreuve d’économie, car je n’en avais jamais fait avant d’arriver en France. J’ai dû rattraper le programme de Première, ça a été beaucoup de travail ! » explique Andres. Réputé à l’étranger, le dipôme du baccalauréat français leur permettra de faire les études de leur choix:  « Avoir un bac français en Italie, c’est bien vu, c’est un très bon diplôme » explique Cristina, lycéenne italienne de 17 ans, qui attend avec impatience les résultats du bac, vendredi 5 juillet,  avant de savoir si elle reste en France ou rentre chez elle, à L’Aquila. Elle a déjà été acceptée à l’université de Limoges pour faire des études de médecine.

Un rythme soutenu

En plus de la difficulté de la langue, les élèves sont également confrontés au rythme soutenu du système éducatif français, qui comprend plus d’heures de cours qu’à l’étranger. « Au Mexique, on commence les cours à 8 heures mais on termine à 14 heures » explique Juan Pablo, en classe de 1ère L. De même en Italie, où les élèves vont en classe du lundi au samedi mais « seulement la matinée », précise Cristina. Ces journées plus denses en France nécessitent donc un temps d’adaptation.

La langue est évidemment, l’autre grand défi de taille en arrivant : « Quand je suis arrivé en France, je ne savais pas trop parler. Je savais dire des choses basiques comme « Salut, ça va ? » Cela a donc été difficile de s’intégrer au début. Mais au bout d’un mois et demi j’ai commencé à me faire des amis », explique Juan Pablo. Autre différence notable, la distance entre les élèves et les professeurs: « La relation avec les profs est moins formelle en Argentine, on peut les appeler par leurs prénoms ! » constate Micaela. 

Outre les équipes pédagogiques, les familles d’accueil bénévoles – urbaine ou rurale, avec ou sans enfants, active ou retraitée –  sont là pour accompagner ces jeunes dans cette aventure, afin que leur immersion française se passe le mieux possible : « Ma famille française m’a accueilli comme si j’étais leur propre fils », explique par exemple Andres.

«J’ai vu le monde d’une perspective différente»

Après 10 mois passés loin de chez eux, les jeunes sortent grandis de cette expérience. « Cela a été difficile au début, mais je me suis accrochée. Cela va me servir toute ma vie » estime Cristina. Andres, lui aussi, se sent plus autonome et plus indépendant: «  Désormais je sais me débrouiller tout seul et prendre des décisions. J’ai vu le monde d’une perspective différente. Cela va beaucoup me servir dans mes études futures », surtout que, dans quelques semaines, le jeune Colombien commencera les cours de droit à l’université à Bogota, où il sera livré à lui-même, sans ses parents.

Partir pour revenir ?

Des liens précieux se sont tissés avec leurs camarades et avec leurs familles d’accueil. Partagés entre l’envie de rester en France, et le désir de revoir leurs familles, la plupart des jeunes espèrent pouvoir revenir un jour, pour travailler, comme Micaela, qui souhaite faire du graphisme ou de la publicité, ou pour venir terminer leurs études, comme Andres qui aimerait pouvoir effectuer une année de spécialisation. Pour Juan Pablo, le plus difficile maintenant c’est « de quitter la France. Au début, quand je suis arrivé, l’idée de rentrer au Mexique ne m’attristait pas. Mais les choses ont changé… Je pars samedi, et cela va être très difficle ».

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