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Organisations patronales: les interlocuteurs du Medef en Europe

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Quelles différences séparent le patronat français et ses homologues étrangers ?  Revue dans le détail des principales organisations patronales européennes et leur influence au sein de la société.

La BDA (Confédération des associations allemandes d’employeurs)

Fondée en 1869, la Confédération des associations allemandes d’employeurs est la plus ancienne organisation patronale allemande. Le BDA est la seule association qui représente les intérêts de tous les secteurs de l’économie des entreprises privées en Allemagne. Il regroupe toutes les branches de l’économie et comprend 14 associations régionales et 54 fédérations de branches (chimie, banque, assurance, textile, agriculture, artisanat, commerce, service. . .) Cette organisation d’employeurs est l’un des interlocuteurs principaux entre les patrons et les médias allemands et par son jeu d’influence, comme le Medef en France, parvient à l’occasion à influer sur les décisions politiques en particuliers dans les domaines économiques et sociaux.

La BDA ne négocie pas avec les syndicats, la négociation étant décentralisée au niveau des branches et surtout des régions. Par ailleurs, le BDA offre à ses membres des services complets d’information sur les développements juridiques de telle ou telle réforme, en particulier en matière de droit du travail. L’actuel directeur général du BDA est Reinhard Göhner. Il est ici intéressant de souligner que le secteur public est le plus gros employeur en Allemagne et que dans le public les employeurs ne sont pas représentés.

La BDI (Confédération de l’Industrie allemande)

La confédération des industriels allemands organise essentiellement les intérêts du patronat industriel, par l’intermédiaire de ses 36 fédérations adhérentes. Le BDI et le BDA sont assez proches. Outre le fait qu’elles ont parfois adopté des déclarations communes, les deux organismes ont fondé, ensemble, en 1951, l’Institut de l’Industrie allemande, dont le but est de soutenir les activités économiques et sociales des associations industrielles et de contribuer à l’élaboration d’une politique patronale uniforme. L’actuel directeur général du BDA est Markus Kerber.

La CEOE (Confédération espagnole des organisations d’entreprises)

Crée en 1977, après la fusion de plusieurs organisations patronales, la Confédération espagnole des organisations d’entreprises a une compétence économique et sociale. Le CEOE a tout mis en œuvre pour fédérer les employeurs espagnols, il compte environ 1 million d’entreprises (privées, publiques ou à capital mixte) de tous les secteurs d’activité (agriculture, industrie et services) qui emploient plus de 5 millions de salariés. Les entreprises n’adhérent pas directement mais par le biais d’organisations sectorielles et régionales. Le secrétaire général du CEOE se nomme José Maria LacasaAso.

Confindustria (Confédération générale de l’Industrie italienne)

En Italie, la principale Confédération patronale est la Confindustria, qui regroupe essentiellement les secteurs d’industrie mais aussi les services. L’organisation patronale représente 141 599 entreprises de toutes tailles, qui emploient plus de 5,2 millions de salariés. L’adhésion à la Confindustria est volontaire. La principale fonction de l’organisation est la représentation, sous toutes ses formes, des intérêts des entreprises italiennes vis-à-vis des pouvoirs publics et politiques et des syndicats.

Si le patronat italien a été d’abord un partisan de l’action de Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement, les relations se sont par la suite dégradées. Confindustria ayant représenté un opposant de premier plan à la fin de l’ère Berlusconi, l’organisation patronale a dans un premier temps accueilli favorablement le nouveau gouvernement italien, présidé par Mario Monti. L’ancien banquier de Goldman Sachs s’est appuyé notamment sur le patronat durant son début de mandat consacré à relancer la croissance en berne en Italie. Soutien qu’il perdra en 2012.

La CBI (Confédération des industries britanniques)

Au Royaume-Uni, la « Confederation of British industry », contrairement à ce que son nom indique, recouvre des secteurs d’activités très variés allant de l’industrie aux services financiers. La CBI est une organisation indépendante, sans but lucratif et apolitique, fmancée intégralement par l’industrie et le commerce. Plus de 250 000 entreprises sont membres de la CBI, ce qui représente plus de 10 millions de salariés (soit 75% des salariés du secteur privé des transports et de l’industrie).

Les principales missions de la CBI sont de fournir à l’industrie britannique les moyens d’influencer la politique générale sur les questions industrielles, économiques, fiscales ou commerciales et de développer la compétitivité de l’industrie britannique, en fournissant le conseil, l’information et les services aux entreprises.

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