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Qui sont les candidats à l’élection présidentielle au Mali?

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La campagne présidentielle au Mali a commencé. Alors que, jusqu’à très récemment, la date du scrutin prévu au 28 juillet était encore très hypothétique, il semble que les autorités maliennes soient déterminées à mettre un terme à une trop longue période d’instabilité politique.

Lancement de campagne au Mali

C’est ainsi que dimanche 7 juillet, les candidats à la présidence sont tous descendus dans la rue pour présenter leur programme. Cette campagne présidentielle sera courte, et pour chacun des candidats, il n’y a pas une minute à perdre désormais.

Ibrahim Boubacar Keita, plus communément appelé « IBK », est l’un des grands favoris du scrutin. Pour son entrée en campagne, ce dernier a tenu un meeting dans le stade du 26 mars, à Bamako, où plus de 300 000 personnes l’attendaient.

A cette occasion, IBK a désigné les priorités de son programme s’il était élu président. Parmi elles : la réconciliation nationale.

Ibrahim Boubacar Keita s’engage pour la réconciliation nationale

Enjeu important de cette élection, la réconciliation entre les populations du sud et du nord du Mali est au cœur des préoccupations de la communauté internationale qui a soutenu une commission de réconciliation visant à permettre le retour de l’administration de Bamako dans les territoires à population touarègue.

Une fois élu, Ibrahim Boubacar Keita a donc affirmé qu’il convoquerait des Assises nationales du Nord, et ce avant la fin de l’année.

« Cette plateforme réunira toutes les composantes communautaires du Nord-Mali : les forces politiques, les chefs traditionnels, les représentants de l’administration locale et centrale, des experts et des représentants de la société civile », a-t-il déclaré devant la foule de ces partisans.

Au-delà de la réconciliation nationale, cette campagne présidentielle sera bien entendu axée autour de la sécurité. « Désormais, aucun groupe terroriste ou criminel de franchira la frontière du Mali sans trouver devant lui les forces armées maliennes en position de combat. La conséquence sera une hausse très importante des moyens alloués au budget de la Défense », a encore annoncé Ibrahim Boubacar Keita.

La justice sociale, une priorité pour Dramane Dembélé

Dramane Dembélé, candidat de l’Adéma (Alliance pour la démocratie au Mali), qui rassemble le plus grand nombre de députés à l’Assemblée, a tenu son premier meeting de campagne à Sikasso, dans le sud du pays où des milliers de personnes se sont déplacées pour l’écouter.

Point fort de la campagne de Dramane Dembélé : la justice sociale. C’est ainsi que devant ses sympathisants et militants réunis dans le stade de Kénédougou, le candidat de l’Adéma a affirmé que ces années de mandat, s’il était élu passeraient par la lutte contre la pauvreté, l’éducation, la promotion des femmes, la formation des jeunes, le logement et la sécurité sociale.

« Le situation sociale est préoccupante dans notre pays », a déclaré Dramane Dembélé lors de son premier meeting. « L’ascenseur social fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans. Je veux dire que la proportion de fils d’ouvriers et de paysans qui accèdent à l’enseignement supérieur est en baisse », a encore affirmé celui qui estime que les trois quarts des Maliens vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

Soumaïla Cissé pour un Pacte vers l’émergence

A Mopti, à quelques 600 km de Bamako, c’est Soumaïla Cissé, qui a également réuni plusieurs milliers de personnes.

Cet ancien ministre des Finances a déjà vécu une campagne présidentielle en 2002, lorsqu’il se présente contre Amadou Toumani Touré. Avec un peu moins de 35% des voix, il est battu au second tour de l’élection.

Ancien membre de l’Adéma, il se présente aujourd’hui au nom de l’Union pour la république et la démocratie (URD).

Comme ses adversaires, Soumaïla Cissé a axé son premier discours de campagne autour du développement et de la réconciliation nationale. Il s’est alors fait l’apôtre du plein emploi et de la lutte contre les discriminations.

« Nous devons nécessairement opérer de véritables innovations si nous voulons bâtir de Mali nouveau », a-t-il déclaré.

« Je prends donc, ici à Mopti, devant toute la nation, l’engagement solennel du lancement du Pacte vers l’émergence », a encore lancé Soumaïla Cissé. « Je veux mener cette grande bataille pour l’émergence du Mali par la modernisation de l’école, de l’économie, de l’agriculture et des institutions pour donner une chance égale à toutes et à tous ».

Modibo Sidibé veut être l’homme de la transition décisive

L’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, a pour sa part choisi d’officialiser sa participation à cette campagne présidentielle en tenant son premier meeting de campagne à Kayes, localité située à l’extrême ouest du pays.

Dans le stade Abdoulaye Macoro Sissoko, le candidat des Forces alternatives pour le renouveau (Far An Ka Wuli) a réuni 14 000 sympathisants pour expliquer son programme en faveur d’un « Mali plus fort, digne, respecté […] avec une économie rétable, une souveraineté reconquise de l’espace national et une armée reconstruite ».

Parmi les grandes priorités de l’ancien Premier ministre s’il était élu à la présidence le 28 juillet prochain : la santé, l’éducation, la mise en place de pôles de croissance économique dans toutes les régions et le développement du commerce, de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture.

« Si vous me confiez la conduite de l’Etat, je serai l’homme de la transition décisive », a promis Modibo Sidibé devant ses militants.

Il reste désormais deux semaines avant le scrutin présidentiel qui devra assurer cette transition politique qui a largement appauvri le Mali depuis ces derniers mois. Deux semaines durant lesquelles tous les candidats devront accomplir de véritables marathons s’ils veulent prouver avant les autres qu’ils seront les plus à mêmes d’êtres l’acteur de la reconstruction politique du Mali.

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