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Retraites, PMA, budget… Tous les mécontents dans la rue à la rentrée?

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Une « journée de grèves et de manifestations sans doute le 10 septembre » se tiendra contre la réforme des retraites, à l’appel de quatre syndicats, CGT, FO, FSU et Solidaires, a annoncé Annick Coupé, porte-parole du syndicat SUD-Solidaires, vendredi 5 juillet. Le gouvernement a ouvert, depuis le début du mois de juillet, un cycle de consultations avec les partenaires sociaux sur la réforme des retraites promise à l’automne pour réduire le déficit du système. La consultation doit se prolonger tout l’été, avant que le gouvernement présente un projet de loi à la mi-septembre.

Bras de fer sur la réforme des retraites

Selon la CGT, CGT-FO, FSU, Solidaires, les premières déclarations du gouvernement « inquiètent les salariés, les retraités et les demandeurs d’emploi d’autant que le calendrier imposé est très resserré », a expliqué l’intersyndicale dans un communiqué. Les syndicats se disent opposés à tout « allongement de la durée de cotisation, l’opposition public/privé, et à la sous-indexation des pensions et des salaires portés aux comptes. »

Or l’allongement de la durée de cotisation est l’une des pistes privilégiée par le gouvernement. Le rapport Moreau remis à la mi-juin au gouvernement préconise de passer de 41,5 ans actuellement jusqu’à 43 ans pour ceux nés en 1962. Une mesure qui rapporterait 600 millions d’euros en 2020. L’objectif du gouvernement étant de trouver rapidement 7 milliards d’euros pour que le déficit n’atteigne pas les 20 milliards d’euros en 2020. « Chacun prend ses responsabilités, lui en tant que Premier ministres et moi en tant que responsable syndical », a expliqué Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, sur France Info.

Ces textes qui peuvent réveiller la colère de la rue

L’examen d’une proposition de loi sur la reprise des sites industriels rentables – qui oblige un industriel à rechercher un repreneur dans les trois mois lorsqu’il veut se séparer d’un site, sous peine de sanctions financières – sera débattu à l’Assemblée nationale le 10 septembre, de source parlementaire. Le gouvernement avait annoncé début juin que cette concrétisation d’une promesse de campagne de François Hollande serait définitivement adoptée avant la fin de l’été. S’il peut encore une fois être reporté, sera-t-il aussi à la hauteur des espérances des syndicats ?

Ce même jour est prévu le projet de loi pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (ALUR), présenté le 26 juin dernier en Conseil des ministres par la ministre du Logement Cécile Duflot. Ce texte a suscité une vague de protestations des professionnels de l’immobilier. La Fnaim, qui regroupe les agents immobiliers, a notamment lancé une pétition contre le plafonnement de leurs honoraires à la location.

Enfin, la loi sur la famille, qui devrait aborder la question de la PMA (procréation médicalement assistée), sera présentée en fin d’année 2013, malgré l’annonce d’un report des états généraux du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur cette question à début 2014. Un sujet brulant qui risque de relancer le mouvement des opposants au mariage et à l’adoption des couples de même sexe – la PMA avait été, en effet, l’un des principaux sujets de crispation dans le débat sur le projet de loi sur le Mariage pour tous.

Contexte économique et social difficile

Dernier dossier brulant mais pas moins important : le projet de loi de finances pour 2014 qui sera présenté en Conseil des ministres en septembre et discuté au Parlement en automne pour être adopté en novembre. Le budget 2014 prévoit une baisse des dépenses dans des proportions inédites : 14 milliards d’euros de baisse dont 1,5 milliard des dépenses de l’État. Pour ramener le déficit sous 3% du PIB, un effort égal à 1% du PIB est nécessaire, réparti à 30% sur les recettes (six milliards d’euros) et 70% sur les dépenses (13 à 14 milliards).

« C’est de l’austérité, et nous sommes contre! », avertit le député PS Jérôme Guedj, membre du courant « Maintenant la gauche ». Les débats sur le projet de loi de finances pour 2014 s’annoncent donc houleux à l’Assemblée mais aussi dans la rue. Serait-ce pour cette raison que le projet de loi sur l’immigration initialement prévu pour la rentrée est reporté à 2014 ? Très certainement. Le ministère de l’Intérieur serait, de source policière, déjà en train de s’organiser pour prévenir les éventuelles contestations de rue…

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