Site icon La Revue Internationale

Sida: un traitement plus précoce éviterait 3 millions de décès

aids-campaign.jpgaids-campaign.jpg

[image:1,l]

Selon les récentes recommandations thérapeutiques de l’Organisation mondiale de la santé concernant le VIH, un traitement antirétroviral (TAR) administré plus tôt à une personne porteuse du VIH l’aiderait à vivre plus longtemps et en meilleure santé, et réduirait le risque de transmettre le virus à d’autres personnes. 3 millions de décès pourraient ainsi être évités avant 2025.

Près de 10 millions de personnes sous traitement

À la fin de l’année 2012, 9,7 millions de personnes au total prenaient un traitement antirétroviral. Publiées le 30 juin, les nouvelles recommandations de l’OMS représentent « un autre bond en avant vers des objectifs toujours plus hauts et des réalisations toujours plus ambitieuses », a déclaré la directrice générale de l’OMS, Dr Margaret Chan.

« Avec près de 10 millions de personnes maintenant sous traitement antirétroviral, nous voyons que les perspectives actuelles – inconcevables il y a seulement quelques années – peuvent donner l’élan nécessaire pour entraîner l’épidémie de VIH vers un déclin irréversible », a-t-elle ajouté.

Démarrer le traitement lorsque le système immunitaire est encore fort

L’OMS préconise de démarrer plus tôt le traitement des personnes atteintes du VIH, lorsque leur système immunitaire est encore fort, c’est-à-dire lorsque le nombre de lymphocytes CD4 atteint le seuil de 500 cellules/mm3 de sang – contre 350 cellules/mm3 lors des précédentes recommandations formulées en 2010.

Selon l’Organisation, le traitement plus précoce des personnes porteuses du VIH avec « des médicaments sûrs, abordables et faciles à gérer » peut à la fois « les maintenir en bonne santé et abaisser leur charge virale », ce qui permet de réduire le risque de transmission du virus.

Traiter les jeunes enfants et les femmes enceintes

Concernant les enfants de moins de 5 ans vivant avec le VIH, l’OMS recommande également qu’ils soient pris en charge et traités, de même que les femmes enceintes ou allaitantes porteuses du VIH et tous les partenaires séropositifs pour le VIH lorsque l’un des partenaires n’est pas infecté.

Pour les adultes qui débutent le traitement antirétroviral, l’OMS recommande que celui-ci soit administré sous la forme d’une même pilule quotidienne unique, renfermant une association de médicaments en doses fixes. Cette association peut être utilisée chez l’adulte mais aussi « la femme enceinte, l’adolescent et le grand enfant », rappelle l’OMS.

Anthony Lake, directeur exécutif de l’UNICEF, a indiqué que « de tels progrès permettent aux enfants et aux femmes enceintes d’accéder au traitement plus tôt et dans des conditions plus sûres et nous rapprochent de notre objectif d’une génération sans sida. Nous devons maintenant accélérer les efforts et investir dans des innovations permettant de dépister plus rapidement les nouveau-nés et de leur donner un traitement approprié de manière à ce qu’ils puissent jouir du meilleur début dans la vie possible ».

Des obstacles persistent

Si les dernières données concernant la délivrance de traitements antirétroviraux dans le monde sont encourageantes – entre 2011 et 2012, 1,6 million de personnes en plus ont bénéficié du TAR – l’OMS rappelle que la progression du nombre d’enfants bénéficiant du TAR (+10%) est encore trop lente par rapport à l’augmentation enregistrée chez les adultes (+20%).

Par ailleurs, des obstacles juridiques et culturels subsistent, notamment concernant « les utilisateurs de drogues intraveineuses, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les transgenres et les professionnels du sexe » qui ont souvent des difficultés à obtenir le TAR. Enfin, une proportion encore importante de personnes abandonnent, pour diverses raisons, le traitement.

Quitter la version mobile