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Soudan du Sud: l’action des ONG se heurte à l’insécurité et à la corruption

09.07.2013 par La Rédaction

Alors que le Soudan du Sud fête le deuxième anniversaire de son indépendance le 9 juillet, les besoins humanitaires restent colossaux. Les tensions autour du pétrole entre le Soudan et le Soudan du Sud et les violences internes dans l’État de Jonglei ont contribué à augmenter le nombre de réfugiés et de déplacés dans le pays, et favorisé l’aggravation de la corruption. Entretien avec Sirak Mehari Weldemicael, directeur des programmes d’Action contre la Faim (ACF) au Soudan du Sud.

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Plus de la moitié des 12 millions de Sud Soudanais vit en dessous du seuil de pauvreté. Au cours des trois dernières années, plus de 10% d’entre eux ont été en situation d’insécurité alimentaire sévère et 30% en insécurité alimentaire modérée.

JOL Press : De quoi la population soudanaise a-t-elle le plus besoin ?
 

Sirak Mehari Weldemicael : Au Soudan du Sud, les aliments de base, l’eau propre et potable, les services de santé et de nutrition sont les premières choses dont la population a besoin.

Des décennies de guerre et de déplacements ont historiquement empêché la population d’accéder à des choses de base comme l’eau potable, les services de santé, l’éducation et la nourriture. Ces choses restent la priorité de la population et l’un des principaux objectifs des organismes comme Action contre la Faim et d’autres ONG, jusqu’à ce que le gouvernement soit capable de fournir et de gérer efficacement ces services.

JOL Press : Quel est l’impact du conflit sur le pétrole entre Khartoum et Juba sur la population soudanaise ?
 

S. M. Weldemicael : Il y a plusieurs niveaux d’impact de ce problème. Au niveau de la nation, cela crée un climat d’incertitude, de confrontation et d’urgence. Cela entrave la capacité de la nation et du gouvernement à se concentrer sur les défis les plus pressants, qui ont été mentionnés ci-dessus.

Comme on l’a vu l’année dernière, la perte de recettes provenant des exportations de pétrole pousse le gouvernement à pratiquer l’austérité et fait obstacle à l’investissement dans les besoins fondamentaux de la nation, comme les routes et les ponts, qui permettraient d’accéder aux régions les plus reculées du pays, la construction d’écoles afin d’enseigner à la prochaine génération d’enseignants, de professionnels de la santé et de fonctionnaires, et l’amélioration des services de santé et de nutrition qui sauveraient la vie de milliers de personnes qui meurent de maladies curables et évitables dans le pays.

Pour les citoyens, cela se traduit par une forte inflation des prix des aliments de base et d’autres produits de première nécessité. Dans un pays où plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté, cela a un impact énorme. Pour nous, c’est très préoccupant car cela se traduit directement par de mauvais résultats nutritionnels pour les femmes enceintes, les nourrissons et les jeunes enfants de moins de cinq ans.

Sur un plan très pragmatique, la combinaison de tous ces problèmes porte atteinte à la crédibilité du gouvernement et conduit à l’instabilité politique. Pour les organisations humanitaires comme Action contre la Faim, l’austérité, qui touche directement les salaires des responsables gouvernementaux, de l’armée et de la police, fait obstacle à l’aide humanitaire, à cause de la corruption qui agit aux niveaux les plus bas du gouvernement.

JOL Press : Quelle est la situation dans le Jonglei ?
 

S. M. Weldemicael : La situation humanitaire dans le Jonglei, principalement dans la partie sud de l’État, est très préoccupante. Les combats entre l’État et les acteurs non étatiques ont conduit à des déplacements massifs de population et au pillage des ressources.

Plus de 70% de la population a été déplacée dans la brousse où l’accès est impossible. Les acteurs humanitaires ne peuvent pas accéder à la population en raison de l’insécurité dans cette région. L’accès sera également plus difficile avec la saison des pluies car l’endroit est propice aux inondations et n’a pas de routes d’accès.

Concrètement, les hommes, les femmes et les enfants sont coincés dans la brousse sans accès à des choses de base comme la nourriture, les abris et l’eau potable. Cela expose davantage cette population à des maladies comme le choléra, le paludisme et d’autres maladies tropicales, qui sont endémiques au Soudan du Sud. La question de la protection est également une préoccupation des acteurs humanitaires.

JOL Press : Quelles sont les principales difficultés pour les ONG sur le terrain ?
 

S. M. Weldemicael : La contrainte d’accès est la principale difficulté pour les acteurs humanitaires dans l’État de Jonglei. Aucune des deux parties du conflit n’a été en mesure de fournir un espace sûr aux organisations humanitaires pour accéder aux zones touchées par le conflit.

Ce conflit a conduit à la pose de nouvelles mines dans ces zones, alors qu’elles avaient été déminées récemment, ce qui réduira davantage la capacité des organisations humanitaires à accéder à cette région, et pose un grand risque pour les populations déplacées.

JOL Press : Le gouvernement du Soudan du Sud vous aide-t-il dans vos missions ?
 

S. M. Weldemicael : Le gouvernement du Soudan du Sud, sous l’égide du Département des affaires humanitaires et de la gestion des catastrophes et de la Commission pour le secours et la réhabilitation permet l’action et le soutien des organismes internationaux et nationaux dans le pays. Mais ce partenariat est souvent tendu, surtout dans le contexte d’austérité actuel du pays en raison des problèmes de pétrole avec le Soudan.

Le gouvernement naissant est incapable de faire respecter son autorité au niveau étatique et encore moins dans les plus bas niveaux de l’administration. Cela se traduit, pour les organismes humanitaires, par la corruption, le harcèlement et les menaces de sécurité en première ligne de l’aide humanitaire. L’année dernière a été l’une des pires dans le pays en termes d’attaques contre les travailleurs humanitaires.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

La Rédaction


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