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C’est pour avoir qualifié de « mauvais » le projet de budget 2014 de son ministère de l’Écologie que Delphine Batho a perdu sa place à la table du Conseil des ministres. Une semaine plus tard, malgré son sourire, le souvenir semble bien amer – surtout lorsqu’un autre ministre se permet de faire fi de la solidarité gouvernementale sans connaître le sort qui lui a été réservé.
Deux poids, deux mesures
« Montebourg ne sera pas traité comme moi », assure la jeune ex-ministre… Ce qu’elle vise, c’est la sortie du ministre du Redressement productif proposant, lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, la création d’une « compagnie publique et nationale » pour exploiter les gaz de schiste.
Delphine Batho voit juste et cette différence de traitement repose sur une différence de statut… Delphine Batho n’a pas encore obtenu les 17% des suffrages dont peut se targuer Arnaud Montebourg – à la primaire citoyenne de 2011 et elle n’a pas encore sous-entendu au New York Times qu’elle pourrait être candidate à la présidence de la République en 2017…
Le gaz de schiste, l’anti-écologie
Sur le fond, Delphine Batho estime qu’il ne peut y avoir d’exploitation écologique du gaz de schiste, quand bien même celle-ci serait confiée à une entreprise nationale : « qu’elle soit publique ou privée, la pollution reste de la pollution ».
Un positionnement à la gauche du PS
Si Delphine Batho fait preuve d’aussi peu de bienveillance à l’égard d’Arnaud Montebourg, c’est sans doute pour mieux draguer sur les terres de l’éléphant socialiste : « On ne peut pas être pour la démondialisation et vouloir importer en France le pire du modèle américain ». « Ce serait donc la moindre des choses que le Premier ministre lève l’ambigüité ». Delphine Batho « dénonce ceux qui agissent dans l’ombre, les lobbys, les chefs d’entreprise ». D’après la socialiste, ce sont eux qui sont derrière les propos d’Arnaud Montebourg.