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Abus de pouvoir et corruption: Bo Xilai devant la justice chinoise

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Ce n’est pas la première fois qu’un membre du Bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) fait l’objet d’un procès, depuis la mise à l’écart de la Bande des Quatre, ces hauts dirigeants arrêtés et démis de leurs fonctions à la fin des années 70, accusés d’être les institagteurs de la Révolution culturelle.

Un ancien potentat local à la main de fer

Plusieurs scandales touchant les hautes sphères du pouvoir communiste ont éclaté dans les années 80, mais Bo Xilai, cet ancien dirigeant chinois qui comparaît aujourd’hui devant les tribunaux de Jinan, capitale de la province du Shandong à l’est du pays, cumule les circonstances aggravantes.

Accusé d’abus de pouvoir, de détournement de fonds et de corruption, cet ex-potentat de la ville-province de Chongqing, où il avait lutté d’une main de fer contre la mafia locale, a trempé en 2012 dans l’un des plus grands scandales touchant le Parti communiste chinois.

Complots et manœuvres mafieuses

Gu Kailai, sa propre femme, a été jugée et condamnée à mort avec sursis il y a quasiment un an jour pour jour, pour le meurtre d’un homme d’affaires britanniques proche du couple, Neil Heywood, empoisonné en novembre 2011.

L’affaire, qui mêlait complots meurtriers et investissement douteux, a éclaboussé le pouvoir chinois et n’a pas arrangé le cas de Bo Xilai, dont les manœuvres mafieuses de sa famille avaient déjà ruiné sa réputation.

Alors qu’il était l’un des dirigeants les plus en vue du PCC, celui que l’on nommait « l’étoile montante » du Parti, promis à des postes à responsabilité, connut alors une chute aussi brusque que son ascension avait été rapide.

Un procès opaque

Les charges précises qui pèsent sur cet ancien ministre du Commerce et fervent néo-maoïste n’ont cependant pas été révélées par les autorités judiciaires, qui maintiennent une opacité de rigueur en Chine communiste autour de ce procès qui pourrait se tenir à huis clos, même si l’audience devrait être retransmise en direct pour les journalistes présents.

« Les avocats désignés pour ce procès se sont probablement mis d’accord avec le gouvernement au préalable », a même confié à RFI Li Xiaolin, avocat proche de l’épouse et du fils de Bo Xilai. « Je ne sais pas comment ils ont été choisis, ce que je sais c’est qu’ils ne m’ont pas retenu », a-t-il indiqué.

Et selon plusieurs experts de la politique chinoise, le verdict du procès serait déjà déterminé à l’avance par certains membres du Parti communiste, dans lequel le dirigeant déchu avait ses soutiens.

La corruption, le poison de la Chine

On ne connaît pas encore l’issue de ce procès qui s’ouvre à 8h30 et ne devrait pas durer, selon les experts, plus d’un jour ou deux.

Mais qu’elle que soit le verdict, le procès de Bo Xilai aura permis de révéler au grand jour les tractations et luttes d’influence qui empoisonnent la Chine moderne et continuent de peser sur la stabilité politique et économique du pays.

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