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Ahmed Miktar: «L’Aïd el-Fitr, un moment de joie après une grande adoration»

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JOL Press : L’Aïd el-Fitr est un jour de fête pour les musulmans. Est-ce également un moment de soulagement après un mois de jeûne en plein été ?
 

Ahmed Miktar : Ce n’est pas un moment de soulagement mais un moment de joie pour avoir accompli une grande adoration. Les deux Aïds que nous avons pendant l’année ont d’ailleurs lieu immédiatement après deux grandes adorations:  l’Aïd el-Fitr se déroule juste après le mois du Ramadan, et l’Aïd el-Kébir, la fête du sacrifice, intervient pour clore le pèlerinage. Après l’Aïd, certains musulmans ressentent la nostalgie de ce mois de Ramadan et éprouvent une certaine tristesse: ils n’arrivent pas à manger tellement ils aiment le ramadan et ont pris l’habitude de jeûner.

JOL Press : Quel bilan tirez-vous de ce Ramadan 2013? Savez-vous s’il a été plus ou moins suivi que les précédents ?
 

Ahmed Miktar : Je dirais qu’on assiste à une augmentation de la présence des jeunes à la mosquée. Cette année, la prière du soir était très tardive et cela été difficile: le début du Ramadan commençait vers minuit. Malgré cela, nous avons vu la mosquée remplie. Quand il y a plus d’efforts, il y a plus de foi et de spiritualité. Nous avons également assisté à un élan de solidarité. Des repas collectifs ont été organisés à la mosquée pour les plus démunis. Les fidèles de la mosquée ont ainsi pris en charge plus d’une centaine de personnes qui se rendaient ici pour rompre le jeûne.

JOL Press : Il y a eu quelques difficultés concernant la date de début du ramadan. Est-ce selon vous le signe qu’il faut davantage d’unité entre les musulmans de France ?
 

Ahmed Miktar : Certainement. En réalité, il faut trouver le moyen d’arriver à cette unité. A mon sens, c’est de se sentir « musulman de France ». Ceux qui n’ont pas commencé à jeûner le mardi 9 juillet ont suivi les consignes des pays de l’étranger. Certaines confédérations comme la mosquée de Paris ont changé d’avis le jour même, donc le mardi matin, pour suivre la masse, c’est-à-dire les gens qui se sont focalisés sur les chaînes de télévision paraboliques. Certains fidèles ont suivi leur pays d’origine, notamment l’Algérie ou le Maroc. D’autres parce qu’ils sont de liaisons spirituelles et idéologiques avec l’Arabie Saoudite, ont suivi ce pays, alors que le Conseil Francais du Culte Musulman (CFCM) s’était mis d’accord avec Dalil Boukakeur, pour commencer le ramadan le mardi 9 juillet et suivre le calcul astronomique, un calcul sûr. Concernant l’Aïd, nous allons tous rompre le jeûne le même jour :  jeudi 8 août.  

JOL Press : Que signifie, selon vous, le terme « Islam de France » ? Lui préférez-vous le terme « Islam en France » ?
 

Ahmed Miktar : Cela peut être compris de la même manière. « Islam de France » signifie que l’on se sent vraiment vivre dans ce pays : c’est être citoyen français, tout en étant musulman. Arrêtons de faire de l’Islam un étranger. 

JOL Press : Dalil Boukakeur a fait part de son souhait sur RMC de la redaction d’une charte sur les droits et les devoirs des musulmans de France. Qu’en pensez-vous ?
 

Ahmed Miktar :  Je ne suis pas d’accord avec lui. Les musulmans sont des citoyens comme les autres, ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres citoyens français. Ce serait encore mettre un point sur « l’étrangeté », faire des musulmans une exception étrangère.

JOL Press : Votre message aux Musulmans pour cet Aïd el-Fitr 2013 ?
 

Ahmed Miktar : Je souhaite aux musulmans de connaître le bonheur avec tous leurs concitoyens et de vivre tous ensemble en baignant dans le même bain, pour pouvoir avancer tous ensemble pour le bien être de notre pays, en France. 

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