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Barbara Pompili, femme d’alliance plus que de résistance

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Malgré l’éviction de Delphine Batho après ses critiques sur le budget 2014, « les Verts ne quittent pas le gouvernement », assurait Barbara Pompili, coprésidente du groupe Europe Ecologie-les Verts à l’Assemblée nationale. Et pourtant la question devient de plus pressante car l’écologie, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, apparait de plus en plus comme une variable d’ajustement en ces temps de crise où la croissance se fait sévèrement attendre.

Barbara Pompili parviendra-t-elle à convaincre sa famille politique de prendre patience ? Retour sur son parcours.

Vocation politique

Petite-fille de mineur, Barbara Pompili est née le 13 juin 1975 à Bois-Bernard, dans le Pas-de-Calais. Elle grandit à Liévin et dans le bassin minier avant d’entrer à l’Institut d’études politiques de Lille. Diplômée, elle s’installe à Paris pour préparer les concours de la haute fonction publique, mais préfère y renoncer pour se consacrer à la vie politique.

Et son choix est fait, elle travaillera pour la cause écologiste : après avoir adhéré au parti en 2000, elle est chargée des relations avec la presse en 2002 pour la campagne présidentielle de Noël Mamère. Durant les cinq années suivantes, elle travaille avec le député Yves Cochet, un « père politique », « érudit, ultracompétent », qui lui a « transmis énormément de choses », confie-t-elle à Libération.

En 2007, elle est nommée secrétaire adjointe du groupe parlementaire de la gauche démocrate et républicaine, qui rassemble à l’époque communistes et Verts. Compagne de Christophe Porquier, vice-président EELV du conseil régional de Picardie et mère d’une petite fille depuis 2003, Barbara Pompili connaissait donc bien les rouages de l’Assemblée avant d’y entrer en tant que députée.

Vie parlementaire

Avant 2012, elle s’était présentée aux élections législatives de 2007 face à Jean-François Lamour (UMP) dans la treizième circonscription de Paris où elle n’avait recueilli que 2,2% des suffrages exprimés puis aux élections municipales de 2008 dans le XVe arrondissement de Paris face à Philippe Goujon (UMP) où sa candidature n’avait séduit que 4% des électeurs.

Mais en 2012, bénéficiant de l’accord national PS-EELV qui réservait quelques circonscriptions aux Verts, elle a pu se présenter sans opposant socialiste : elle est donc élue dans la 2e circonscription de la Somme (Amiens-sud) en battant, au second tour, avec 50,83 % des voix, le député sortant Olivier Jardé (Nouveau Centre).

A 37 ans, elle devient la première femme à codiriger le premier groupe parlementaire d’EELV. Barbara Pompili a en effet hérité, avec François de Rugy, de la co-présidence du groupe d’Europe Ecologie – Les Verts, bien que cette possibilité ne soit pas offerte par le règlement de l’Assemblée nationale : « Ce n’était pas prévu mais en même temps, c’est un très beau défi ». Début janvier 2013, elle devient officiellement la présidente du groupe, malgré la coprésidence théorique. Les deux « co-présidents » décident d’alterner la présidence officielle du groupe tous les six mois.

Ne pas diviser la majorité

Celle dont la candidature a été perçue, par un grand nombre d’écologistes, comme un parachutage, facilité par son protecteur Yves Cochet, ne cherche plus à cacher ses désaccords avec son mentor. Depuis le départ de Delphine Batho, la ministre de l’écologie évincée du gouvernement pour avoir critiqué publiquement la baisse de son budget, l’harmonie ne règne plus chez les Verts. Partir ou rester ? Telle est la question.

Pour Yves Cochet, « la coupe est pleine » : « Même si j’avais été pour l’accord Verts-PS et pour l’entrée au gouvernement, je suis convaincu que le gouvernement ne changera pas de cap. Devant cet aveuglement, il faut qu’EELV sorte de ce gouvernement tout en continuant à appartenir à la majorité. »

Un avis que ne partage pas sa protégée : « On a eu là un premier signe très négatif qui nous a inquiétés, on attend que le Premier ministre nous montre par des actes que ce signe était… on va dire… une erreur d’interprétation », a souligné la députée de la Somme. « On a besoin d’avoir des éléments qui nous rassurent sur ce que veut faire ce gouvernement par rapport à l’écologie ».

Mais pas sûr que les militants et sympathisants soient aussi patients qu’elle. La situation sera certainement plus clair à l’arrivée des municipales.

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