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Combien de menaces terroristes déjouées depuis le 11-Septembre?

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Les Etats-Unis, la France et les pays occidentaux en général restent suspendus à cette fin de Ramadan marquée par une menace terroriste de grande ampleur visant les intérêts américains, mais pas seulement, au Moyen Orient.

Alors que la fête de l’Aïd el-Fitr approche, marquant la fin de ce mois sacré pour tous les musulmans du monde, les Etats-Unis ont annoncé que près d’une vingtaine de leurs ambassades et consulats resteraient fermés jusqu’à la fin des festivités musulmanes.

Si aucune menace précise n’a pour le moment été définie, les Etats-Unis se fient à des communications interceptées entre différents cadres d’Al-Qaïda et à la diffusion du message du numéro 1 de l’organisation terroriste sur différents forums, appelant à attaquer les intérêts américains à la suite de l’attaque d’un drone américain, en juillet dernier, et durant laquelle le numéro 2 d’Al-Qaïda a trouvé la mort.

50 attentats déjoués aux Etats-Unis depuis 2001

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, ces menaces sont fréquentes, aux Etats-Unis comme ailleurs et de nombreuses tentatives ont été déjouées par les autorités des pays concernés.

Depuis 2001, pas moins d’une cinquantaine de complots terroristes auraient été déjoués aux Etats-Unis, dont « 42 peuvent être considérés comme des menaces de terrorisme national », selon la Fondation Heritage, un think tank conservateur, dans un rapport publié en 2012.

Ce même rapport indique également que le nombre de tentatives d’attentats aurait tendance à augmenter depuis l’attaque du World Trade Center. Si les chiffres de 2012 ne sont pas entièrement retranscris dans ce dernier rapport, on apprend néanmoins que c’est en 2011 que l’antiterrorisme américain a déjoué le plus de complots. Cette année-là, huit menaces terroristes ont été déjouées et 11 responsables présumés ont été arrêtés.

En 2009 et en 2010, 7 attaques ont été évitées et 27 personnes ont été interpellées. Ces chiffres indiquent bel et bien une augmentation, surtout si on les compare avec les années qui ont suivi le 11 septembre. En 2002, deux tentatives ont été déjouées, cinq en 2003.

La peur du « shoe bomber »

Peu de temps après le 11 septembre, les révélations d’attentats déjoués défraient la chronique. C’est dans ce contexte qu’est révélée, le 22 décembre 2001, l’affaire du « shoe bomber ». Dans un vol Paris-Miami, un homme tente d’allumer une mèche reliée à la semelle d’une de ses chaussures. Intrigués par l’odeur, les passagers alertent le personnel de bord qui parvient difficilement, à l’aide de quelques passagers, à maintenir le terroriste. L’avion atterrit alors d’urgence à Boston et Richard Reid est rapidement identifié par les autorités. Ce dernier est désormais incarcéré dans une prison de haute sécurité américaine où il purge une peine de 120 ans de prison.

A Paris, en décembre 2002, quatre islamistes présumés sont arrêtés dans la banlieue parisienne. Dans un appartement de la Courneuve, deux bonbonnes de butane vides, des flacons jugés « suspects » et une grosse somme d’argent sont retrouvés. Parmi tout ce matériel, les policiers retrouvent également des combinaisons de protection anti-nucléaire, efficaces contre les risques bactériologiques. En 2005, année durant laquelle finiront les interpellations liées à cette tentative d’attentat, un réseau d’une trentaine de personnes d’origine tchétchène sera démantelé.

Juin 2006, le Time se fait l’écho d’une tentative d’attentat déjouée dont les médias n’avaient pas parlé à l’époque, en mars 2003. Selon le journaliste à l’origine de l’article, les renseignements américains auraient découvert un système permettant à une équipe de terroristes de libérer, dans le métro new-yorkais, un mélange d’hydrogène et de cyanure de sodium. L’opération aurait en fait été annulée directement par Ayman Al-Zawahiri, à l’époque numéro 2 d’Al-Qaïda, un mois et demi avant la date initialement prévue et pour des raisons qui n’ont jamais été révélées. Cette information parue dans le Times n’a jamais été confirmée par les autorités américaines.

Attaque chimique dans le métro de New York

En avril 2003, soit un mois après la date présumée de l’attentat du métro de New York, un routier américain du nom de Lyman Faris est interpellé par les autorités. Au Pakistan, où il est né, il porte le nom de Mohamed Rauf. Ce dernier a rencontré Oussama Ben Laden en Afghanistan en 1999 et a par la suite travaillé pendant plusieurs mois comme agent double pour le FBI. Il est accusé d’avoir étudié les plans du pont de Brooklyn et d’avoir cherché à se procurer des chalumeaux pour un commando lié à Al-Qaïda dont la mission était de sectionnent les câbles qui maintiennent le pont. Au terme d’une longue procédure, il est condamné par la justice américaine pour son soutien à l’attentat raté et pour conspiration.

L’été 2003 permet au monde d’échapper à une attaque terroriste de très grande ampleur. Cette année-là, les Etats-Unis qui sont engagés en Irak annoncent avoir déjoué un projet terroriste qui visait plusieurs villes côtières de l’est du pays. Mais ce projet bien plus vaste aurait également visé les alliés des Américains en Irak, qu’il s’agisse du Royaume-Uni, de l’Italie ou de l’Australie. Selon les services secrets américains, les terroristes auraient projeté d’utiliser des appareils photos afin de cacher leurs bombes et de s’infiltrer sans encombre près de leurs cibles.

Août 2006, Londres est la cible d’une attaque terroriste « de dimension mondiale ». Mais ce projet sera heureusement déjoué. Les huit terroristes qui ont été interpellés avant de mener leur projet auraient tenté de faire exploser sept avions à l’aide de bombes artisanales. Ces avions, selon le programme des terroristes, auraient dû exploser en même temps, alors qu’ils survolaient l’Océan Atlantique à destination du Canada et des Etats-Unis. Les explosifs liquides utilisés avaient été placés dans des bouteilles de boisson énergisante et auraient dues être mélangées à bord. C’est depuis cette tentative d’attentat que de fortes restrictions existent désormais concernant les liquides et les gels de plus de 100 ml dans les avions.

La Forêt noire allemande, entrepôt pour terroristes

En septembre 2007 auraient pu se dérouler le plus grave attentat commis sur le territoire allemand. Trois islamistes liés à Al-Qaïda, dont deux Allemands et un Turc sont arrêtés alors qu’ils préparaient plusieurs attaques à la voiture piégée contre des cibles occidentales et américaines en Allemagne. Formés dans un camp d’entraînement au Pakistan, les trois hommes auraient amassé une très grande quantité de produits chimiques qu’ils auraient ensuite cachés dans la Forêt noire. Lorsqu’ils ont été arrêtés et que leur cachette a été découverte, les trois hommes avaient réussi à stocker vingt fois plus d’explosifs qu’il n’en n’a fallu pour mettre en œuvre les attentats de Madrid qui ont fait 200 morts en 2004.

Juste avant l’été 2010, le quartier emblématique de Time Square, à Manhattan, est bouclé et tous les habitants sont priés d’évacuer les lieux. Un habitant vient de prévenir les autorités après avoir vu une voiture aux vitres teintées circuler en dégageant une forte fumée suspecte. Le véhicule est arrêté et le conducteur interpellé. En effet, cette voiture contenait une bombe qui aurait pu provoquer un attentat très meurtrier. A l’origine considéré comme un acte isolé, cette tentative d’attentat a par la suite été revendiquée par les talibans pakistanais.

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