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Hausse d’impôts en France: le FMI de Lagarde siffle la fin de partie

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Le FMI conseille de renoncer à l’augmentation des impôts

« D’ici la fin 2013, le gouvernement aura réalisé aux deux tiers l’effort entrepris en 2011 pour stabiliser les déficits. Etant donné ce bilan et le caractère toujours hésitant de la reprise, le gouvernement devrait ralentir le rythme de l’ajustement », tel est le conseil du FMI à la France.

Les estimations prévoient un déficit en France de l’ordre de 3.9% du PIB à la fin 2013. Le gouvernement souhaite atteindre 3.8%, mais Pierre Moscovici a lui-même admis que le chiffre final pourrait être « légèrement au-dessus ». L’année dernière, ce déficit s’élevait à 4.8%.

Pour 2014, Bercy cherche à faire mieux et prévoit, pour cela, une hausse des impôts. Ce sont des prélèvements supplémentaires d’un montant de 12 milliards d’euros qui seraient recherchés, dont 6 milliards serviraient à compenser les recettes moindres qu’escomptés de certains impôts. Les six autres milliards doivent permettre de réduire de 0.3 point de PIB le déficit public. Les prélèvements obligatoires atteindraient un sommet de 46.5% de PIB.

Une hausse d’impôts n’est pas nécessaire selon le FMI, qui considère cet ajustement fiscal comme « relativement limité ». Son abandon pourrait être compensé « par le maintien d’un rythme régulier d’ajustement structurel (NDLR : sur les dépenses) sur une période plus longue que prévu par le programme de stabilité  ».

Une reprise économique « hésitante »

Le FMI souligne les « récentes améliorations des indicateurs économiques » de la France qui «  soutiennent la prévision d’une reprise progressive au second semestre 2013 » après la récession prévue de 0.2% du PIB cette année.

Malgré un chômage qui devrait poursuivre son ascension jusqu’à 11.2% de la population active d’ici fin 2013, comme l’OCDE, le FMI est optimiste et prévoit une croissance de 0.8% en 2014. Jusqu’alors, Bercy continue de tabler sur une croissance à 1.2%. A la fin du mois, ce chiffre devrait être révisé à la baisse, à moins de 1%. Le déficit de 2013 pourrait donc être nettement au-dessus de 3%.

Néanmoins, la France serait sur la bonne voie côté réformes. Mais en plus des réformes en cours – crédit d’impôt compétitivité, accord sur l’emploi -, le FMI recommande de faire mieux, d’aller plus loin et plus vite.

Il appelle notamment à une réforme des retraites, sans augmenter les cotisations, et une plus grande ouverture à la concurrence des marchés de biens et de services. Car la France reste « entravé[e] par des rigidités structurelles sur les marchés du travail et des biens » dont le Cice n’est pas la solution miracle.

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