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La Corée du Nord développerait son propre smartphone

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Il est présenté comme un téléphone multifonctions conçu par les usines du pays. Baptisé « Arirang » en hommage à une célèbre chanson populaire locale, ce smartphone a été dévoilé lors d’une visite dans les locaux de fabrication, effectuée par Kim Jong-Un. Les nouvelles technologies fleurissent et la dictature est contrainte de s’adapter. En apparence seulement…

Selon le communiqué officiel diffusé par la KCNA, l’agence de presse officielle de Corée du Nord, cet appareil, dont la caméra embarquée possède « beaucoup de pixels », ne serait, selon toute vraisemblance, pas fabriqué à Pyongyang, mais en Chine. C’est ce que rapporte l’observateur Martyn Williams sur son blog.

Un « Made in North-Korea »… chinois

« A cette époque ( il y a deux ans, le leader avait visité une ligne d’assemblage de téléviseurs à écrans plats, NDLR), j’avais noté que les lignes de production filmées à la télévision lors de cette visite ne ressemblaient en rien à des usines de produits électroniques classiques, et c’est encore le cas cette fois. Les travailleurs apparaissent à côté des produits finis : ils les inspectent et les testent, mais aucun travail de manufacture n’est montré, poursuit-il. Ils sont probablement fabriqués en Chine et envoyés dans l’usine du 11-Mai où ils sont empaquetés avant de partir à la vente. »

L’autre petit problème qui se pose avec cette histoire de smartphone, c’est que les Nord-Coréens n’ont pas accès à Internet, hormis un réseau intranet contrôlé par l’Etat et totalement coupé du monde. Près de 2 millions d’habitants, sur les 24 que compte le pays, posséderaient un téléphone portable. Or, ils n’ont pas accès au monde extérieur, que ce soit pour appeler ou pour naviguer sur le Web.

Un pays toujours coupé du monde

Et ce n’est pas avec cet appareil que la situation devrait évoluer. Seuls quelques étrangers de passage peuvent bénéficier de la 3G et surfer librement sur leurs smartphones, comme le photographe de l’AP, David Guttenfelder, l’avait démontré en postant sur Instagram des photos de la froide République populaire.

Ironie… le smartphone devrait s’appuyer sur le système d’exploitation de Google, Androïd. L’arrivée d’un tel appareil sur le sol nord-coréen pourrait également s’expliquer par l’envie d’endiguer le marché noir le long de la frontière chinoise, où des habitants se procurent des téléphones portables pour joindre l’étranger. En proposant un produit « local », le régime pourra ainsi continuer à surveiller son peuple, malgré les illusions d’ouverture.

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