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La vague contestataire du Mercredi Rouge au Bénin

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Cette révision selon les anti-révisionnistes devrait permettre à Boni Yayi de se représenter aux prochaines élections présidentielles.
Pourquoi Mercredi Rouge ? Dieu-Donné Hounwanou, militant pour ce nouveau mouvement explique : « Cette couleur évoque le courage. Cette révision constitutionnelle par le Président Boni Yayi est opportuniste et n’inclut en aucun cas les intérêts du peuple. Par cette mobilisation, nous refusons à grand jamais la révision. Le peuple a faim et en a marre du gouvernement incapable. Mercredi rouge, tout rouge. Touche pas à ma constitution ! »

En effet, lancée par l’organisation « Alternative citoyenne », le mouvement « Mercredi Rouge » veut rassembler tous les Béninois déçus de la politique du gouvernement actuel depuis son arrivée en 2006. Mais aussi et surtout mettre un terme au projet de révision de la constitution béninoise qui selon les membres du mouvement permettrait au président de se représenter en 2016 et de « créer une nouvelle république ». 

La révision de la Constitution décriée

Pour rappel, la révision de la Constitution béninoise déposée en avril 2013, prévoit, entre autres, la création d’une Cour des comptes, l’initiation populaire des lois, l’institutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (CENA) ou encore l’imprescriptibilité des crimes économiques.

Née sur Facebook, le mouvement commence à avoir de l’ampleur dans les rues du pays. T-shirt, pantalon, foulard, casquette rouge, tous les moyens sont bons pour soutenir le mouvement.

Selon l’ancien ministre de la Communication, Gaston Zossou, ce mouvement n’est pas du goût du gouvernement Boni Yayi puisqu’il dit sur son compte Facebook que sa maison avait été encerclée par des policiers le 1er Août dernier, jour de l’indépendance du pays pour l’empêcher d’aller rejoindre les manifestants du Mercredi Rouge.

Le Bénin : la prochaine crise africaine ?

Cependant, ce mouvement est loin de faire l’unanimité.

D’une part, certains remettent en cause la bonne foi des acteurs principaux du mouvement tel que Joseph Djogbenou soupçonné de manipuler la cause avec l’appui de l’homme d’affaire Patrice Talon dont il est l’avocat dans l’affaire de la tentative d’empoisonnement du chef de l’État.

Et également de Gaston Zossou que le blogueur Alberic Gandonou qualifie de « prévaricateur qui trompe la jeunesse sur Internet ».

Selon Gandonou, les intentions de Zossou sont loin d’être désintéressées : « En mal de publicité, Gaston Zossou dont les Béninois de bonne foi se souviennent encore de la gestion désastreuse qu’il a faite des secteurs GSM et du dossier TITAN pendant qu’il était ministre de la communication, s’active sur les réseaux sociaux notamment Facebook où il anime une opposition intellectuelle fondée sur sa nostalgie des affaires de l’Etat ».

Un mouvement manipulé

Il poursuit en disant que : « Les forces de l’ordre ont raison de veiller au grain pour empêcher que ce genre de personnage n’entraîne la jeunesse dans une aventure scabreuse ».

Révélations qui bien sûr suscite déjà des défections tels que celui d’Andoche Amégnissè, un grand activiste connu sur les réseaux sociaux pour son engagement, au sein des activistes du mercredi Rouge.

D’autre part, les partisans du président Boni Yayi ont répliqué en instaurant le mouvement du « Vendredi blanc ». Le ministre de l’Intérieur Benoît Dégla a déclaré que les « causes que défendent les initiateurs du Mercredi rouge sont non fondées » et a qualifié le mouvement « d’intoxication » : « Le mouvement qui mène la fronde est manipulé ».

> Lu sur Global Voice

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