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Le fort héritage balkanique d’Enki Bilal

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Avec son allure d`éternel jeune homme, à presque 62 ans, Enki Bilal est toujours en mouvement.

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Enfant de la Yougoslavie

De son vrai nom Enes Bialovic, ce maître du 9eme art français est originaire d`une petite ville d`Herzégovine, nommée Ljubuski. Son père Adem, parti jeune à Belgrade, était un couturier hors pair. Il a habillé le maréchal Tito et sa famille, ainsi que d`autres membres du gouvernement yougoslave. Venu se spécialiser à Paris, au milieu des années 50 du siècle dernier, Adem Bilalovic a travaillé chez les plus grands stylistes de l`époque.

La famille a suivi cinq ans plus tard, en 1960. Le petit Enki, né à Belgrade comme sa plus jeune sœur Enisa, et sa maman Anna, une Tchèque de Carlovy Vary, ont quitté leur large appartement du centre de la capitale yougoslave pour un petit logement, situé à La Garenne-Colombes.

L’arrivée en France

Avant de publier ses fantastiques créations dans Pilote et  de faire un premier album avec Pierre Christin, Enki dessinait sur le trottoirs pour combler le vide de ces débuts dans un pays étranger, dont il ne connaissait pas la langue.

Son actuelle exposition au Musée des arts et métiers, intitulé « Mecanhumanimal » est fidèle à son très connu univers imaginaire, virtuel et futuriste. Les machines sont l`avenir de l`humanité et Bilal les présente, dans toutes leurs splendeurs. Il a choisi une vingtaine  d`objets particuliers du Musée, en les modifiant et en les détournant de leurs premières fonctions. Des mutants peuplent ses images, toujours reconnaissables et attractives.

Ce que les spectateurs, même attentifs, ne remarquent pas, c`est l`exposition de son héritage de l`Europe du sud-est, toujours actuel et bien incrusté dans sa mémoire. Des quartiers turcs et autrichiens de Sarajevo, des brumes de Belgrade… Des noms de villes qui pour beaucoup n`ont aucune signification. Les Balkans sont là chez Bilal, cachés mais bien présents.

Un musée qui célèbre l`innovation depuis 1794

Premier dessinateur dont des œuvres sont exposées dans ce musée, Bilal a appris la maîtrise des moyens multimédias et invite le public à un rendez-vous exceptionnel avec une collection scientifique, unique au monde. Malgré sa création par l’abbé Grégoire en 1794, le musée parisien des arts et métiers est un haut lieu- d`innovation technologique. Bilal y a installé toutes ses préoccupations, ses : monstres et hybrides, passions humaines, animaux, songes de machines, guerres.

L`exposition « Macanhumanimal », soutenue par 9eme art, l`organisateur du Festival international de la BD d`Angoulême, dure jusqu`au 5 janvier 2014.

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