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Les bars algériens, nouvelle cible des salafistes

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Si, il y a encore quelques temps, s’installer dans un bar et boire quelques verres d’alcool était aisé dans la capitale algérienne, ce type de sorties pourrait devenir mission impossible dans certains quartiers. En effet, quelques groupes musulmans traditionalistes se sont mis en tête de faire fermer tous les débits de boisson d’Alger, rapport le quotidien El Watan.

Déjà 2 000 fermetures de bars en Algérie

Pourtant, le commerce de boissons alcoolisées est autorisé en Algérie, malgré cela, les salafistes préfèrent l’islam à la loi et un bon musulman pratiquant n’est pas censé consommé d’alcool.

C’est dans le quartier du Sacré-Coeur, à Alger, que des salafistes agissent en ce moment en faisant du porte à porte pour faire signer une pétition par les riverais, de manière à faire fermer les différents bars des environs.

Comme arguments, les salafistes avancent les nuisances sonores des établissements ainsi que le caractère « haram » ou illicite d’un tel lieu.

« Ces actions visant les commerces de boissons alcoolisées sont de plus en plus nombreuses. Elles sont à l’origine de la fermeture de 2000 débits de boissons (bars, bars-restaurants et dépôts), depuis 2003 », indique le quotidien.

Les débits de boissons abandonnés par les autorités

Interrogé par El Watan, le maire d’Alger, Abdelhakim Bettache estime pourtant qu’il n’y a « pas de distinction entre un débit de boissons et un autre commerce » et que « ces fermetures sont motivées par le changement de statut des établissements. Dès que les nouveaux gérants introduiront une demande, ils pourront rouvrir ».

Pourtant, c’est un tout autre discours que tiennent les gérants de ces bars qui, pour beaucoup, affirment avoir été abandonnés par les autorités.

« Les commerçants sont souvent victimes de ces groupes qui exercent leur diktat. Les autorités locales nous abandonnent à notre sort. Nous sommes livrés à nous-mêmes. A croire qu’il s’agit d’un commerce illégal qui n’est pas régi par des textes de la République », explique un représentant interrogé par El Watan.

Un autre représentant lésé n’hésite pas à souligner le deux-poids, deux mesures des fermetures de ces établissements. « Ce n’est jamais le cas pour les restaurants […] ne servant pas de produits alcoolisés », explique-t-il.

Prohibition et clandestinité

Comme en temps de prohibition, c’est alors la clandestinité qui fleurit en Algérie où la vente informelle d’alcool devient monnaie courante.

« Chaque fermeture de bar favorise la création de trois débits clandestins », explique ainsi Ali Hamani, président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB).

Cette clandestinité apporte déjà son lot de problèmes sanitaires et l’absence de suivi des produits entraîne immanquablement intoxication et produits frelatés, tel que l’explique Ali Hamani à El Watan. « Personne ne peut quantifier les volumes écoulés dans le secteur informel. Nos commerciaux s’assurent que nos produits atterrissent dans les dépôts légaux, mais le suivi de l’itinéraire de nos boissons après cette étape est quasi impossible ».

> Lu sur El Watan

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