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Les bureaux des Femen fermés en Ukraine après la découverte d’armes

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Le groupe Femen a annoncé mercredi qu’il fermait son bureau à Kiev. « Nous n’arrêtons pas notre activité en Ukraine, mais nous allons quitter notre bureau », a déclaré Anna Goutsol, responsable de la branche ukrainienne du mouvement. Même avant cet incident, « il n’était plus possible de travailler dans le bureau, où on était tout le temps sous écoute des services spéciaux », a-t-elle déclaré.

La veille, la police ukrainienne indiquait dans un communiqué avoir découvert des armes dans les locaux kiéviens des Femen, activistes féministes connues pour leurs manifestations, les seins nus. « Au cours de l’inspection des lieux, les forces de l’ordre ont saisi des objets ressemblant à un pistolet et à une grenade, qui vont être soumis à expertise », a déclaré la police. A l’origine de cette perquisition, un message anonyme affirmant qu’un engin explosif avait été déposé dans le bâtiment situé au 21, rue Mikhaïlovskaïa, où se trouve le bureau des Femen.

« Nous n’avons jamais eu d’armes »

Selon Anna Goutsol, la police a affirmé avoir trouvé, dans leur local, des portraits du président Vladimir Poutine et du patriarche orthodoxe russe Kirill. « C’est une provocation », se defénd-elle. « Nous n’avons jamais eu d’armes ».

« Les activistes des Femen ont été informées qu’une enquête pénale avait été ouverte à leur encontre au nom de l’article 263 sur ‘la possession illégale d’armes et de munitions’ », détaille le mouvement, dans un communiqué. Un délit qui pourrait entraîner la peine de cinq ans de prison ferme. A Libération, Inna Shevchenko, chef du mouvement à Paris, a précisé que trois militantes, Alexandra Shevchenko, Anna Hutsol et Yana Zhdanova, avaient été conduites au poste de police.

Trois Femen arrêtées un mois plus tôt

Cette perquisition intervient alors même qu’on apprenait, il y a un mois, que trois Femen ainsi qu’un photographe avaient été « enlevés » en pleine rue à Kiev et avaient passé la nuit dans un commissariat de police après avoir été battus. Oksana Chatchko, Oleksandra Chevchenko et Iana Jdanova avaient alors projeté de manifester contre la visite en Ukraine du président russe Vladimir Poutine, selon leur avocat, Me Yaroslav Yatsenko.

Conduites le lendemain jusqu’à un tribunal de Kiev, les activistes avaient été inculpées de « hooliganisme mineur ». Ce même week-end Anna Hutsol avait été agressée par un inconnu en rentrant dans son immeuble.

Intimidation ?

« Les services spéciaux russes aidés par les services ukrainiens mènent une campagne de terreur contre les militants de Femen à cause de la visite des ennemis de la démocratie, le dictateur Poutine et le pope Kirill », avaient alors écrit les Femen dans un communiqué. Serait-ce donc par intimidation que  la police de Kiev a effectué ce mardi 27 août une descente dans les locaux de l’organisation ? « Les portraits du patriarche Kirill et du dictateur Poutine ne sont ni plus ni moins que les portraits de ceux qui ont ordonné cette arrestation insensée », affirme le mouvement. Une enquête est actuellement en cours.

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