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L’étrange dot des futures épouses rwandaises

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Comme la tradition rwandaise l’entend, les hommes, lorsqu’ils s’apprêtent à épouser une femme, sont souvent contraints à de lourdes dépenses pour être à la hauteur de leur engagement et de la femme qu’ils invitent à partager leur vie.

Les femmes se chargent de la dot à Nyamasheka

Mais dans certaines régions de ce petit pays, le monde tourne parfois à l’envers et c’est notamment le cas dans le district de Nyamasheka, au sud-ouest du pays.

Lorsqu’une femme envisage de se marier, c’est elle qui est chargée d’apporter la dot et de garantir au futur époux le confort de leur future vie. Et le montant de cette dot est en définitive bien plus important que la somme d’argent généralement versée par les hommes. Ce montant atteint même quatre fois le prix d’une dot classique.

Mais on ne parle pas d’argent dans ce cas précis, car la future épouse devra dans ce cas apporter au futur époux tout le matériel nécessaire à leur emménagement. Tout y passe alors, les ustensiles de cuisine, le mobilier jusqu’à un vélo pour le mari ou encore un matelas, bien entendu neuf.

Pour se marier, mieux vaut prévoir un matelas

Et cette tradition peut coûter très cher à la famille de la jeune femme. En effet, un matelas neuf de gamme moyenne coûte environ 40 000 francs rwandais, soit près de 50€, ce qui équivaut au salaire mensuel d’un instituteur, rapporte le site Radio Netherlands Worldwide.

Pour parvenir à réunir une somme d’argent aussi importante, les femmes sont alors souvent obligées de travailler deux fois plus et les familles aidantes sont également souvent amenées à vendre leur bétail ou leur terre pour acheter ce sacro-saint matelas.

Car de ces objets peuvent dépendre la célébration, ou non, du mariage. En effet, si la dot de la future épouse est jugée insuffisante, sa future belle-famille peut tout à fait décider d’annuler la cérémonie.

Tout sauf le célibat

Cette tradition bien ancrée fait l’objet de critiques de plus en plus vives de la part de la population féminine de cette région.

Interrogée par Radio Netherlands Worldwide, une Rwandaise s’exclame ainsi : « Suer sang et eau pour avoir un mari ? […] Je suis prête à suer avec lui après notre mariage, mais pas avant ».

L’alternative de celles qui ne veulent pas se soumettre à la règle ? Le célibat. Mais ce statut est encore très mal vu dans la société et très souvent, les familles préfèrent s’appauvrir durablement que de laisser leur fille dans cette situation de déshonneur.

> Lu sur Radio Netherlands Worldwide

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