Pour remédier à la pénurie de Lévothyrox, les pharmacies seront approvisionnées dès mercredi 14 août avec l’équivalent italien, l’Eutirox, dont «la composition en principe actif et en excipients est identique» assure l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Le médicament sera délivré gratuitement aux patients pour une période temporaire.
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L’Eutirox, l’équivalent italien du Lévothyrox
Depuis le mois de juin, les pharmacies peinent à s’approvisionner en Lévothyrox, un médicament produit par le laboratoire Merck Serono, prescrit aux malades souffrant de la thyroïde. Face à l’augmentation des maladies thyroïdiennes, et parallèlement, à l’arrêt de la production par deux laboratoires génériques (Téva et Biogaran), le laboratoire Merck Serono ne pouvait plus répondre à la demande mondiale.
Pour enrayer cette rupture de stock, l’Eutirox, l’équivalent italien du Lévothyrox, sera disponible à partir de mercredi 14 août dans les pharmacies françaises. C’est ce qu’ a indiqué l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), précisant que ce médicament avait une « composition identique au Lévothyrox, en principe actif et en excipients ». L’agence sanitaire a également fait savoir que L’Eutirox serait délivré gratuitement aux patients pour une période temporaire « qui cessera dès la remise à disposition de l’ensemble des dosages de Lévothyrox, dans les prochaines semaines ».
L’AFMT envoie une lettre à Marisol Tourraine
Face à cette pénurie, l’association française des malades de la thyroïde (AFMT) avait décidé d’envoyer une lettre la semaine dernière à la ministre de la santé Marisol Touraine : « Jamais nous n’aurions cru cette situation possible en France », s’est-elle inquiétée avant d’appeler la ministre à « régulariser cette situation qui risque d’amener un mouvement de panique intolérable ».
Un accroissement de la demande mondiale
Généralement prescrit à vie, le Lévothyrox permet aux malades de recevoir les hormones – appelées thyroxines – que la glande throïdienne ne peut plus sécréter. De plus en plus de personnes souffrent d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie. En France, environ trois millions de personnes prennent ce médicament, le 6e plus vendu en France. Pour l’AFMT, l’augmentation des maladies thyroïdiennes est liée à l’utilisation des pesticides, mais surtout à la catastrophe nucléiare de Tchernobyl en avril 1986: « l’explosion de problèmes thyroïdiens a commencé au moment de l’accident de la centrale nucléaire ukrainienne » explique à JOL Press, Chantale Garnier, co-présidente de l’association.