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Une pénurie de Lévothyrox affolent les malades de la thyroïde
« Jamais nous n’aurions cru cette situation possible en France », s’inquiète l’association française des malades de la thyroïde (AFMT) dans une lettre envoyée à la ministre de la santé Marisol Touraine. Depuis le mois de juin, les pharmacies ont des difficultés à s’approvisionner en Lévothyrox auprès du laboratoire Merck Serono. Ce médicament, généralement prescrit à vie aux malades, leur permet de recevoir les hormones que la thyroïde ne peut plus sécréter.
Dans cette lettre, l’association appelle la ministre à « régulariser cette situation qui risque d’amener un mouvement de panique intolérable ». La raison d’une telle pénurie? Le laboratoire qui commercialise le médicament évoque une « augmentation générale de la demande de ce médicament dans le monde». Dans le même temps, deux laboratoires génériques (Téva et Biogaran) ont stoppé la production en France.
«Le Lévothyrox, une question de survie»
Contactée par JOL Press, la co-présidente de l’AFMT, Chantale Garnier, a tenu à rassurer les malades : « Nous avons été en contact avec la firme pharmaceutique. Un stock de Lévothyrox est disponible: les malades auront du Lévothyrox ». Les malades seront peut-être cependant obligés de réajuster le comprimé, pour avoir le bon dosage, précise-t-elle. « Les malades sont complètement affolés. On ne peut pas vivre sans Lévothyrox. C’est une question de survie » explique Chantale Garnier.
Le Lévothyrox: 6e médicament le plus vendu en France
En France, environ trois millions de personnes prennent quotidiennement du Lévothyrox. Il s’agit du 6e médicament le plus vendu en France. L’Association Française des Malades de la Thyroïde, elle, comptabilise à peu près une personne sur dix en France touchée par cette maladie. Toutes les tranches d’âges sont concernées explique la co-présidente de l’AFMT : « les enfants, les ados, les adultes et les personnes âgées » et, contrairement à ce qu’on peut dire les « hommes sont autant concernés que les femmes ».
Explosion des malades depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl
De plus en plus de personnes souffrent d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie. Pour l’AFMT, l’augmentation des maladies thyroïdiennes est liée à l’utilisation des pesticides, mais surtout à la catastrophe nucléiare de Tchernobyl en avril 1986: « l’explosion de problèmes thyroïdiens a commencé au moment de l’accident de la centrale nucléaire ukrainienne » explique Chantale Garnier.
Perte ou prise de poids, fatigue – qu’on ressent même avec le traitement – manque de concentration, de mémorisation…sont les principaux symptômes de la maladie qui peut-être aussi déclenchée par une grande source de stress, à la puberté, ou la ménopause.