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L’impact de l’embargo américain sur la vie personnelle des Cubains

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L’embargo se retrouve aussi bien à « l’intérieur qu’à l’extérieur de Cuba, au-delà de la Méditerranée, ainsi que dans les Caraïbes ». Avec ces mots, la blogueuse cubaine Sandra Alvarez, auteure du blog Negra cubana tenía que ser ouvre un post dédié à sa voisine Mayra, une habitante de Cuba, pour qui l’embargo imposé  par le gouvernement des États-Unis est « un énorme mensonge, une exagération ».

« Provoquer la faim et le désespoir »

Sandra Álvarez, qui vit actuellement à Hanovre, en Allemagne, se souvient de son expérience en octobre 2011, au Costa Rica, quand un employé de banque l’a empêchée de percevoir un paiement parce que son passeport n’était pas « une des options proposées ».

Selon la blogueuse, l’employé de la banque, après plusieurs appels, a confirmé qu’il ne pouvait procéder au paiement seulement si l’argent était au nom d’une personne qui n’était pas de Cuba. « Western Union est une société américaine et en raison de l’embargo, votre pays ne figure pas ici, votre passeport ne peut pas être utilisé pour retirer cet argent, même s’il vous est destiné ».

La isla rebelde (l’Ile rebelle) confirme le caractère extra-territorial des sanctions économiques et raconte l’amende infligée récemment à la banque italienne Intesa Sanpaolo pour le transfert de 1 643 326 dollars entre 2004 et 2008 à travers 53 transactions destinées à Cuba.

Arthur Gonzalez, auteur du blog, souligne que ceci est conforme à la proposition de la Sous-secrétaire d’État Lester Mallory d’avril 1960 publié dans le livre du Département d’état américain « Foreign Relations USA » (Relations étrangères USA), qui a établi que « toute méthode concevable doit être utilisée rapidement pour affaiblir la vie économique de Cuba. Interdire le transfert d’argent et de biens vers Cuba pour diminuer la valeur des salaires réels et monétaires, afin de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ».

Des interdictions obsolètes

Cependant, d’autres blogueurs, comme Harold Cárdenas, l’un des auteurs de La Joven Cuba, racontent qu’il y a aussi un « embargo interne » à Cuba qui « se traduit à travers des points de vue et des interdictions obsolètes, qui semblent s’atténuer ces dernières années, mais qui continuent à être maintenues par une bureaucratie qui tente de résister ou d’entraver les changements nécessaires ».

Pour Harold Cárdenas : « Un exemple de l’embargo interne a été d’utiliser fréquemment la politique des États-Unis envers Cuba comme prétexte pour justifier nos propres défauts. Les dysfonctionnements de l’administration ne peuvent être attribuées uniquement aux conditions extérieures, nous avons beaucoup de choses à nous reprocher, mais un bouc émissaire est toujours utile. Le pire, c’est qu’en faisant de l’embargo nord-américain un fétiche, on pousse les gens à l’ignorer, le rejeter et l’oublier, une belle faveur pour les Yankees ».

Son billet, intitulé La isla de los dos bloqueos (L’île des Deux embargos), a été repris sur le blog Aló presidenta do Brasil.

Le groupe Facebook Cuban Americans for Engagement a publié la demande que Kim Ng, vice-président pour les opérations de la Major League Baseball (MLB), à adressée à Juan Francisco Puello, de la Confédération des Caraïbes, le 15 Juillet, pour annuler le retour des Cubains dans les séries des Caraïbes, d’où ils ont été absents depuis 1960.

Des millions de familles affectées

Si Cuba retournait la prochaine saison dans les séries des Caraïbes, les ligues mexicaines et vénézuéliennes devraient jouer sans les joueurs de baseball qui appartiennent à la Ligue de baseball (MLB), la principale source de joueurs du circuit de la Ligue majeure, selon Diario Libre.

Selon Cubano-Américains pour l’engagement, « il semble que lorsque Cuba prend une mesure positive pour accéder au professionnalisme et à un système plus proche du monde du base-ball, on veuille lui fermer la porte. En parlant de cela, les partisans de l’embargo ne disent-ils pas qu’il n’y a pas d’embargo, que ce qu’ils défendent ne concerne que les relations avec les Etats-Unis ? »

Les tensions entre les Etats-Unis et Cuba affectent la vie de millions de familles cubaines. 
Pour l’auteur du blog La mariposa cubana, il y a des embargos qui détruisent les familles, des souvenirs… et des vies, et ce à seulement 90 miles des côtes américaines.

> Lu sur Global Voices

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